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Comment des milliards de dollars ont fui l’Egypte

Gilane Magdi, Lundi, 13 janvier 2014

Des milliards de dollars sont sortis d'Egypte depuis la révolution du 25 janvier. Selon le dernier rapport de l’organisation International Integrity, l’Egypte occupe le 24e rang parmi les pays ayant subi une fuite illégale de capitaux.

Après la révolution du 25 janvier 2011, la BCE a pris une série de mesures pour renforcer les restrictions sur les trans­ferts des capitaux à l’étranger que ce soit à travers les banques ou par les aéroports. Un mois seulement après la révolution, la BCE a limité les transferts à 100 000 dollars et leur équivalent en monnaie nationale, mais sans lier cette somme à un délai déterminé. Ainsi, l’individu ne pouvait pas transférer plus de 100 000 dollars durant toute sa vie. Les voyageurs ne pou­vaient pas porter plus de 10 000 dollars ou leur équivalent en monnaie nationale. De même, la BCE a interdit aux banques en février 2013 sous le régime de Mohamad Morsi de transfé­rer des capitaux à l’étranger. Ces restrictions n’ont pas empê­ché la fuite des capitaux car les canaux illégaux sont mul­tiples. Hani Tewfiq révèle à l’Hebdo que les bureaux de change ont joué un grand rôle dans cette affaire. « La personne qui veut transférer un million de dollars donnait l’argent à un bureau de change en dollar ou en monnaie nationale. Le bureau, qui avait des relations avec les bureaux semblables dans les pays arabes, déposait un montant équivalent à l’étranger et profitait de la différence dans le prix du dollar dans les deux pays », assure-t-il. Autre astuce qui a été ample­ment utilisée : L’investissement dans les GDR (Global Depositary Receipt, action d’une société cotée à la Bourse égyptienne et échangée en dollar dans d’autres Bourses arabes et étrangères). Plusieurs hommes d’affaires liés au régime de Moubarak ont acheté massivement des actions à la Bourse égyptienne, pour ensuite demander au régulateur financier de les transférer en GDR de la même société. Enfin, ils liqui­daient ces actions à London Stock Exchange ou ailleurs. « Beaucoup de personnes qui ont fui le pays ont sorti leur argent à travers l’aéroport, dans les bagages », a raconté à l’Hebdo Shireen Al-Qady, président de la banque d’investisse­ment Prime Securities. En gros, l’organisation Intégrité inter­nationale note dans son rapport publié le mois dernier que l’Egypte occupe le 24e rang parmi les pays ayant subi une fuite illégale de capitaux. 6,41 milliards de dollars ont quitté le pays de 2002 à 2011, selon l’institution.

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