L’Egypte n’a pas renouvelé en ce début d’avril la décision de suspendre l’exportation de l’oignon adoptée en octobre dernier et adoptée en janvier, annonçant ainsi la reprise de l’exportation de cette denrée essentielle dans la cuisine égyptienne.

Le conseil des ministres avait pris cette décision suite à la flambée du prix de l’oignon qui avait atteint le chiffre record de 40 livres égyptiennes le kilo. La décision a porté ses fruits et les prix ont baissé à 15-17 livres pendant les mois qui ont suivi la décision sans jamais atteindre les prix précédents qui tournaient autour de 10 livres.

Selon les chiffres du ministère de l’Agriculture, les Egyptiens consomment entre 2 et 3 millions de tonnes d’oignon par an, alors que les exportations avaient atteint 412 milles tonnes en 2023 jusqu’à la suspension des exportations. L’oignon occupe la troisième place sur la liste des exportations agricoles égyptiennes après les agrumes et les pommes de terre. Les exportations agricoles se sont élevées à 7,4 millions de tonnes en 2023 dont 2 millions pour les agrumes, 950 milles tonnes pour les pommes de terre et 412 milles pour les oignons.

Malgré l’arrêt des exportations d’oignons au cours du premier trimestre de 2024, les exportations agricoles se sont élevées à 2,2 millions de tonnes durant cette période contre 1,2 milliard de dollars au cours de la même période de l’année précédente

Le directeur de l’Institut des cultures de pleins champs relevant du ministère de l’Agriculture, Alaa Khalil, a confirmé dans des déclarations à Al-Shuruq que la superficie cultivée en oignons cette saison a augmenté de 32% pour s’élever à 330 milles feddans (1 feddan = 4200 mètres carrés), contre 250 milles feddans l’an dernier, avec une productivité moyenne de 15 tonnes par feddans. « Cette année nous aurons un excédent de 1,2 à 1,5 millions de tonnes d’oignons après l’augmentation des superficies cultivées étant donné que les oignons sont devenus des cultures rentables. Les prix n’augmenteront pas en raison de l’abondance de la production qui augmentera l’offre sur le marché local », a affirmé Khalil.

En février, le ministère de l’Agriculture avait commencé le codage des compagnies d’exportation de l’oignon. Le codage est un processus de certification technique effectué par le ministère afin de s’assurer de l’application des normes des pays importateurs et de la production de récoltes de haute qualité. Un code est attribué à chaque compagnie afin de suivre les cargaisons destinées à l’exportation. Seules les compagnies codées sont autorisées à exporter leur production qui représente 12% de la superficie cultivée en oignon.

En Egypte, l’oignon est cultivée généralement en octobre et novembre en Basse-Egypte pour être récoltée en avril et mai, alors que la culture commence en plus petites quantités dans les gouvernorats de la Haute-Egypte début août à fin septembre et la récolte a lieu en février.