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S&P a réagi favorablement aux réformes économiques audacieuses du gouvernement égyptien mettant à profit de manière optimale les ressources de l’Etat : Maait

Dalia Farouq , Mardi, 19 mars 2024

L’agence de notation S&P Global Ratings a revu à la hausse ses perspectives pour l’Egypte faisant état d'indicateurs positifs pour l’économie égyptienne.

 Standard Poor
Une vue montre le bâtiment de Standard Poor dans le quartier financier de New York. Photo : REUTERS

L’agence de notation Standard & Poor’s Global Ratings (S&P) a revu à la hausse ses perspectives pour l’Egypte, qui passent de stables à positives avec le maintien de la notation de la dette à B, selon un communiqué publié 18 mars par l’agence.

Le ministre des Finances, Mohamed Maait, a déclaré que le gouvernement travaille avec les agences de notation afin de rétablir la confiance en l’économie égyptienne, rapporte un communiqué du ministère des Finances mardi 19 mars.

« S&P a pris la mesure des réformes économiques audacieuses du gouvernement égyptien qui visent à exploiter de manière optimale les ressources de l’Etat et à renforcer la capacité de son économie à attirer davantage d’investissements », s’est félicité Maait.   

Ces changements dans la vision de l’agence internationale sur l’économie égyptienne interviennent après l’obtention par Le Caire d’un investissement de 35 milliards de dollars fournis par les Emirats Arabes Unis (EAU), dont 24 milliards de dollars pour développer la région de Ras Al-Hikma sur la Côte Nord.

S&P estime que les réserves totales en devises de la banque centrale vont augmenter de 24 milliards de dollars et atteindre 58 milliards de dollars d’ici la fin juin.

Selon S&P, l’amélioration de la note de l’Egypte dépend du renforcement des finances publiques nettes, de la baisse de la dette extérieure et de la hausse des investissements étrangers directs soutenus par la vente des actifs de l’Etat.

S&P a déclaré que l’engagement des autorités égyptiennes en faveur d’un taux de change flexible, le programme de réforme mis en place avec le FMI et d’autres financements, permettront à l’Egypte de s’adapter aux chocs extérieurs, de réduire l’inflation, les taux d’intérêt et le service de la dette publique. 

« Il y a aussi l’engagement de l’Egypte de resserrer les politiques monétaires et budgétaires, de ralentir les dépenses sur les infrastructures pour réduire l’inflation et de maintenir la viabilité de la dette, tout en favorisant un environnement propice à l’activité du secteur privé », souligne le rapport de S&P.

Le document affirme que le dernier ajustement des taux de change a incité le Fonds monétaire international (FMI) à débloquer quelque 690 millions de dollars de la première et deuxième révisions du programme de l’année dernière, avant de porter le financement fourni à l’Egypte à environ 8 milliards de dollars.

Outre le financement du FMI, Standard & Poor’s s’attend à ce que l’Egypte bénéficie d’un financement supplémentaire de plus de 10 milliards de dollars provenant d’autres donateurs multilatéraux et de prêts d’un milliard de dollars provenant du programme du FMI de financement climatique.

L’Egypte vient de signer un accord de partenariat avec l’Union européenne en vertu duquel elle obtient un financement de 7,4 milliards d’euros (8,1 milliards de dollars) sur quatre ans dont environ 5 milliards d’euros de prêts concessionnels, 1,8 milliard d’euros d’investissements et 600 millions d’euros de subventions destinées aux projets bilatéraux.

D’après l’agence de notation, le plus important risque pour le gouvernement égyptien est de faire face à une augmentation significative du service de la dette publique.

S&P s’attend à ce que la valeur nominale du service de la dette publique égyptienne soit doublée au cours de l’exercice 2023/2024. Le gouvernement s’attend à ce que 11 milliards de dollars (3,5 % du PIB) de recettes associées au projet de Ras Al-Hikma soient versées dans le budget durant l’exercice 2023/2024, mais Standard & Poor’s considère ces fonds comme « hors budget » et ne les ajoute pas aux recettes du gouvernement.

Selon les calculs de Standard & Poor’s, le ratio des paiements d’intérêts gouvernementaux par rapport aux recettes passera à 58 % au cours de l’exercice 2024 et à 62 % au cours de l’exercice 2025, avant de diminuer. « C’est le plus haut niveau de service de la dette publique parmi les 137 pays que nous notons. Le resserrement de la politique monétaire par la Banque centrale d’Egypte a également augmenté le coût du service de la dette publique, du moins à court terme », souligne le rapport.

Selon S&P, l’ajustement des taux de change devrait accroître la disponibilité des devises étrangères dans le pays, mais les pressions resteront surtout que l’Egypte connaît une forte baisse du trafic dans le canal de Suez en raison des attaques Houthies depuis novembre 2023 autour du détroit de Bab al-Mandab.

 

 

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