Le ministre égyptien des Finances Mohamed Maait
Les secteurs de la santé et de l’enseignement auront la priorité dans le nouveau budget de l’exercice 2024/2025, a déclaré le ministre égyptien des Finances, Mohamed Maait, lundi 18 mars, lors d’un dialogue avec les médias, portant sur le budget public de l’Etat de l’exercice 2024/2025.
« Tous les secteurs obtiendront une augmentation de 5% sauf la santé et l’enseignement, qui bénéficieront de 20% » a précisé Maait, soulignant que le nouveau budget sera annoncé à la fin de la semaine prochaine.
L'objectif du gouvernement est de baisser le taux d'inflation à 7% dans deux ans alors qu'il a au dessus de la barre de 30%, depuis presque un an selon Maait.
« L’étape suivante est de réinstaurer la confiance. Nous travaillons depuis 4 ans sous grande pression », ajoute-t-il, faisant allusion aux facteurs externes comme entre autres le Covid et les conflits internationaux.
La Livre égyptienne a chuté de 62% de sa valeur lors de la dévaluation entamée par la Banque Centrale le 6 mars.
Le ministre a également indiqué avoir fixé un plafond de 1000 milliards de livres égyptiennes pour les investissements publics, pour ne pas repousser les investissements privés.
Le ministre des Finances Mohamed Maait lors de son dialogue avec les rédacteurs en chef de la presse locale
Dette Publique
« Notre objectif est de réduire le taux d'endettement public en dessous de 90 % du Produit intérieur brut, contre 95,9% pour l’année actuelle » a déclaré Maait.
Bien que le taux d'intérêt sur l'endettement extérieur soit aux alentours de 8%, alors que l'endettement intérieur est de 30 %, « l’endettement extérieur est un sujet beaucoup plus sensible que l’endettement intérieur en ce qui concerne les dates de remboursement », précise Maait.
Un excédent primaire au profit du remboursement de la dette
« Nous visons un excédent primaire de 3,5%, soit 591 milliards de livres pendant l’année 2024/2025 tandis qu’il est prévu que cet excédant atteigne 2,5 % soit 325 milliards de livres à la fin de l’exercice qui prend fin le 30 juin. La hausse du coût de la dette constitue le défi que nous allons affronter pendant la période à venir. Le déficit total atteindra 6 % le 30 juin, tandis qu’il est prévu que ce chiffre atteigne 7% pour le prochain exercice à cause de la hausse des taux d’intérêt, » a précisé.
« Le nouveau budget sera un budget de rationalisation » a annoncé Maait, exprimant son inquiétude vis-à-vis des grandes allocations à la subvention de l'essence alors que de nombreux autres secteurs de l’Etat en ont autant besoin.
La moyenne du prix du pétrole varie entre 70 à 90 dollars, depuis janvier jusqu’à aujourd’hui. Cette hausse est traduite par « une subvention de 147 milliards de livres consacrée au secteur du pétrole », précise Maait.
Le prix actuel est situé à 86 dollars et c'est ce que je dois prendre en compte lors du budget.
En réponse à une question posée Al-Ahram Hebdo concernant la hausse du prix du pétrole et si ce dernier dépassera 10%, Maait a indiqué : « Ce n’est pas notre décision. Ce qui n’empêche pas que nous restions inquiets. Cependant, nous menons des consultations mais le prix reste lié au marché mondial ».
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