La tour iconique à la Nouvelle capitale administrative. Photo : AFP
Le secteur égyptien de la reconstruction devrait connaitre une croissance de 7,5 % au cours de l’exercice 2023-2024, et de 7,9 % durant les deux années suivantes, sur une base annuelle, pour dépasser les taux de croissance du secteur au Moyen-Orient et en Afrique du nord jusqu’en 2033, a affirmé l’agence de notation Fitch dans un rapport publié dimanche 17 mars sur Asharq Bloomberg.
Le document, qui examine les perspectives du secteur des infrastructures et de la reconstruction sur 10 ans, explique que quatre facteurs clés soutiennent cette croissance, notamment les flux de capitaux étrangers avec à leur tête les investissements en provenance des Emirats Arabes Unis, de l'Arabie saoudite et du Qatar. Sans oublier les financements du Fonds monétaire international (8 milliards de dollars), de la Banque mondiale (3 milliards de dollars), de l’Union européenne (7,4 milliards de dollars), de la Grande-Bretagne et du Japon.
L’Egypte et les Emirats Arabes Unis avaient signé un accord d’investissement immobilier d’un montant de 24 milliards de dollars le mois dernier en vertu duquel la holding ADQ va développer la région de Ras Al-Hikma.
Une partie de cette somme (11 milliards de dollars) a été transférée en dépôts. On parle également de négociations avec l'Arabie Saoudite pour le développement de la région de Ras Jamila sur la mer Rouge avec des investissements s’élevant à plusieurs milliards de dollars.
Selon Fitch, les trois autres facteurs qui permettent d’anticiper cette hausse de la croissance sont la forte demande intérieure sur les logements soutenue par une forte croissante démographique et une population jeune, ainsi qu'une importante activité touristique qui stimule la demande sur les projets d’infrastructure et de développement immobilier liés au tourisme, à l’hôtellerie et aux transports, et enfin les mégaprojets en cours d'exécution qu'il s'agisse des nouvelles villes ou des projets relatifs aux énergies renouvelables.
Cependant, cette hausse attendue coïncide avec des appels à réduire les dépenses sur les mégaprojets, lancés à la fois par le FMI et par des hommes d’affaires comme Naguib Sawiris, qui, lors d’une interview télévisée, a appelé le gouvernement à ne pas injecter de fonds dans des projets qui ne sont pas prioritaires « pour ne pas revenir après 3 ou 4 ans à la situation dans laquelle nous étions avant Ras Al-Hikma », a-t-il dit.
La deuxième phase des infrastructures de la nouvelle capitale administrative devrait commencer début 2025, d’un coût de 240 milliards de livres. Le président de la société de la Nouvelle capitale pour le développement urbain, Khaled Abbas, a déclaré que la société dépensera, en 2024, 60 milliards de livres pour accélérer la construction des infrastructures de la nouvelle ville. Il est à noter qu'au cours des deux dernières années, la pénurie de dollars avait entravé l'achèvement de projets vitaux comme les routes et les ponts, selon les responsables du gouvernement et les entreprises contractantes privées.
Défis internes et externes
Selon le rapport de Fitch, les principaux défis auxquels est confronté le secteur égyptien des infrastructures et de la reconstruction, sont l'instabilité géopolitique dans la région, qui peut affecter le flux des investissements, la hausse attendue de l’inflation après la libéralisation des taux de change, qui menace le pouvoir d’achat des Egyptiens, et enfin les procédures floues de l'enregistrement foncier.
Fitch avait prédit dans un précédent rapport que la guerre à Gaza et son éventuelle expansion augmenteraient les risques pour les économies des pays voisins, en particulier l’Egypte et la Jordanie.
L'Agence Centrale de la Mobilisation et des Statistiques Publiques (CAPMAS) avait annoncé en février 2024 une hausse de l'inflation en Egypte après quatre mois consécutifs de recul. Le taux d’inflation annuel était de 36 % en février 2024, contre 29,8% en janvier.
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