Les prix des denrées alimentaires ont connu une hausse importante. Photo : AP.
L'Agence Centrale de la Mobilisation et des Statistiques Publiques (CAPMAS) a annoncé dimanche 10 mars une hausse de l'inflation en Egypte après quatre mois consécutifs de recul. Le taux d’inflation annuel était de 36 % en février 2024, contre 32,9 % en février 2023. L’inflation était en baisse depuis le chiffre record de 40,3% en septembre 2023.
Cette augmentation s'explique selon le CAPMAS par la hausse des prix des viandes et des volailles de 25% en février par rapport au mois précédent et de celle des céréales et du pain (+14,2%) alors que les prix des livres et des équipements scolaires ont connu une hausse spectaculaire de 55,3% et l’enseignement post-universitaire de 32,5%.
De plus, les prix du café, du thé, du cacao, de l'eau minérale, des meubles, des appareils ménagers, des véhicules, des services de transport, des équipements téléphoniques et des services hôteliers ont également connu des hausses significatives.
L'affaiblissement de la livre égyptienne, qui a vu sa valeur baisser drastiquement face au dollar depuis mars 2022 (15,8 contre 49,3 aujourd’hui), ainsi que les tensions géopolitiques, notamment en Ukraine et à Gaza, ont contribué à l'augmentation des coûts d'importation et à la perturbation des chaînes d'approvisionnement.
Le gouvernement égyptien, dont l’objectif est de réduire l'inflation à 7 % d'ici fin 2026, a pris la décision, mercredi 6 mars, de dévaluer la livre laissant les lois du marché déterminer sa valeur.
L’Egypte a également signé un accord le 6 mars avec le FMI portant sur un financement de 8 milliards de dollars. L’accord prévoit un resserrement supplémentaire de la politique monétaire, ce qui permettra de réduire l'inflation et de juguler le phénomène de la dollarisation. « L'unification du taux de change officiel étant une première étape », a souligné la cheffe de la délégation du FMI en Egypte, Ivanna Vladkova Hollar.
Elle a loué les efforts des autorités égyptiennes et leur ferme engagement à mettre en œuvre rapidement tous les aspects critiques du programme de réforme économique soutenu par le FMI.
Ces mesures en plus des investissements étrangers directs injectés dans le projet de Ras Al-Hekma, qui s’élèvent à 35 milliards de dollars, devraient assurer une liquidité en dollars qui permettra de dédouaner les marchandises dans les ports et de réduire par conséquent les prix et l’inflation.
Source: CAPMA
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