La cheffe de la délégation du FMI en Egypte, Ivanna Vladkova Hollar. Photo : Page Facebook du Conseil des ministres
L’accord signé le 6 mars entre l’Egypte et le Fonds monétaire International (FMI) portant sur un financement de 8 milliards de dollars comporte six piliers, dont le premier vise à adopter un régime de change flexible et crédible, selon un communiqué diffusé par l’institution internationale sur son site.
« L'unification du taux de change officiel avec ceux des marchés parallèles étant une première étape », a souligné la cheffe de la délégation du FMI en Egypte, Ivanna Vladkova Hollar.
Dans ce contexte, elle a loué les efforts des autorités égyptiennes et leur ferme engagement à mettre en œuvre rapidement tous les aspects critiques du programme de réforme économique appuyé par le FMI.
Elle a également exprimé que ces mesures favoriseraient l'apport de liquidités en devises étrangères et rétabliraient un marché interbancaire des changes opérationnel.
Un accord a été trouvé sur le fait qu’un régime de change flexible faciliterait la gestion des chocs externes par l’Egypte et appuierait la décision des autorités de progresser graduellement vers un véritable régime de ciblage de l'inflation.
Le deuxième pilier est relatif à un resserrement supplémentaire de la politique monétaire, ce qui contribuera à réduire l'inflation et à diminuer la tendance à la dollarisation.
« Le troisième pilier est la consolidation budgétaire pour garantir la soutenabilité de la dette », selon Hollar. Elle a mis en avant l'accord des autorités sur le maintien de la prudence budgétaire à moyen terme et sur l'intensification des efforts pour générer des revenus intérieurs additionnels, notamment en rationalisant les exonérations fiscales, ainsi qu'en allouant une part importante des recettes des privatisations à la réduction de la dette.
Le quatrième pilier consiste à modérer les dépenses d'infrastructure, y compris les projets qui ont fonctionné hors du contrôle budgétaire habituel.
Dans ce cadre, un décret ministériel a instauré un mécanisme de suivi des projets impliquant toutes les autorités compétentes, sous la direction de l'Organisme central d’audit.
Quant au cinquième pilier, Hollar a souligné l'importance de prévoir des niveaux adéquats de dépenses sociales pour protéger les populations vulnérables.
Le gouvernement a récemment annoncé un programme de protection sociale additionnel de 180 milliards de livres égyptiennes pour l'année fiscale 2024-25, s'ajoutant au programme Takafol et Karama de 2023.
Les autorités ont également affirmé leur engagement à soutenir les ménages à faibles et moyens revenus, particulièrement affectés par la hausse des prix.
Le sixième pilier concerne l'implémentation d'une politique de propriété de l'Etat et des réformes pour l'égalité des chances, une étape cruciale pour stimuler la croissance du secteur privé.
Hollar a félicité les récentes réformes supprimant le traitement fiscal privilégié et les exonérations en faveur des entreprises publiques, afin de renforcer la confiance des investisseurs.
« Les partenaires internationaux et régionaux de l’Egypte joueront un rôle-clé dans la facilitation de la mise en œuvre des politiques et réformes des autorités », a-t-elle affirmé, ajoutant que les investissements à Ras Al-Hikma allégeraient les pressions financières à court terme.
L’accord du FMI
Le 6 mars, l'Egypte a signé un accord avec le FMI pour un prêt supplémentaire de 5 milliards de dollars, portant le total de son programme de financement avec l'institution à 8 milliards de dollars.
Lors d'une conférence de presse au Caire, le premier ministre, Mostafa Madbouly, a annoncé qu'un accord avait été trouvé avec le FMI pour réaliser la première et la deuxième révision du prêt, signé en décembre 2022.
Madbouly a également indiqué que le gouvernement envisageait d'autres financements provenant d'autres sources.
« L’Union européenne et d’autres partenaires de développement, dont la Banque mondiale, accorderont des prêts à taux d'intérêt réduits à l’Egypte, ce qui permettra à l’Etat de réaliser la stabilité monétaire », a-t-il déclaré.
En décembre 2022, le conseil exécutif du FMI avait accordé à l’Egypte un crédit d’un montant total de 3 milliards de dollars sur 46 mois.
Suite au versement de la première tranche de 347 millions de dollars, les première et deuxième évaluations, prévues pour mars et septembre 2023, ont été reportées en raison de retards dans la mise en œuvre des réformes requises par le FMI.
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