Face aux spéculations grandissantes, l'Egypte envisage-t-elle vraiment de vendre la ville côtière de Ras Al-Hikma aux Emirats arabes unis ? Quelles sont les raisons qui poussent les Emirats à s'intéresser aux stations balnéaires de cette région ? Le montant de 22 milliards de dollars évoqué pour cette transaction permettra-t-il à l'Egypte de pallier sa pénurie de dollars ?
Ces interrogations ont émergé récemment sur les réseaux sociaux et dans les médias égyptiens, suite à des informations selon lesquelles des entreprises émiraties envisageraient un investissement substantiel dans la zone de Ras Al-Hikma, située le long de la Méditerranée, au nord-ouest de l'Egypte.
Des sources officielles anonymes, citées par Al Qahera News, indiquent que « des pourparlers sont en cours avec diverses entités internationales pour un projet de développement à Ras Al-Hikma. Le plan de développement urbain « Egypte 2052 » met en avant la la nécessité de créer de nouvelles villes intelligentes et durables, de quatrième génération, y compris Ras Al-Hikma ».
Toutefois, les détails concernant les entreprises impliquées et les spécificités de l'accord restent non communiqués. A ce jour, aucune réponse n'a été fournie par le gouvernement égyptien face à ces suppositions.
Ahraminfo a contacté les sources officielles proches du dossier mais elles ont refusé de commenter.
Hany Genena, économiste et analyste en stratégies d'investissement pour Cairo Capital Securities, a expliqué sur MBC Misr que « ce projet, s'il se concrétise, pourrait être une source de revenus significatifs en dollars. Les modalités de paiement des 22 milliards de dollars, en espèces ou partiellement en dette, restent à préciser ». Un détail important selon l’expert économique qui rappelle que l’Egypte est censée rembourser 42 milliards de dollars en 2024. Il a ajouté que « plus de détails devraient être révélés la semaine prochaine ».
Tarek Shoukry, sous-secrétaire de la commission du logement au Conseil des députés, a confirmé sur la même chaîne l'existence d'un accord entre l'Egypte et les Emirats. Il a mentionné que « l'annonce officielle est retardée en raison de discussions techniques et juridiques en cours ».
En ce qui concerne le montant du projet, Shoukry a affirmé que « les 22 milliards de dollars envisagés pour Ras Al-Hikma sont justifiés au vu de l'ampleur et de la localisation du projet », ajoutant que « les rumeurs ont déjà influencé la baisse du prix du dollar sur le marché parallèle ».
L'Egypte fait face à une crise de liquidités en devises étrangères, avec un dollar évalué à près de 55 livres sur le marché parallèle, contre environ 31 livres officiellement.
Hazem Omar, candidat à la dernière présidentielle et chef du Parti républicain du peuple, a exprimé son scepticisme sur « X » (anciennement Twitter), en disant : « Les chiffres concernant le projet Ras Al-Hikma doivent être précis », ajoutant que « considérant que les actifs totaux d'Emaar sont de 38 milliards de dollars, il semble improbable qu'un investissement en cash de 22 milliards soit réalisé sur un seul projet ».
Le plan de développement 2052
L'Egypte 2052 vise un développement urbain intégré dans le nord-ouest côtier, envisageant d'accroître la zone urbaine et de créer de nouvelles opportunités d'emploi. Cette initiative comprend la construction de plusieurs villes nouvelles, durables et intelligentes, destinées à attirer un grand nombre de résidents.
Parmi ces villes figurent Al Alamein, déjà en cours de développement rapide, et Ras Al-Hikma, Al-Neguela, Jarjoub, ainsi que l'amélioration des villes existantes comme Marsa Matrouh et Salloum. Le gouvernement égyptien s'attache à finaliser le plan de développement de Ras Al Hikma, qui sera la deuxième ville développée dans le cadre de ce projet après Al-Alamein.
L'ambition est de transformer Ras Al-Hikma en une destination touristique de premier plan sur la scène mondiale dans les cinq prochaines années, faisant d'elle l'une des zones les plus prestigieuses de la Méditerranée et du monde.
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