« La navigation dans le Canal de Suez est régulière. La suspension de certaines entreprises de leur transit par le canal est une question temporaire, et nous poursuivons nos efforts de communication avec tous les clients et compagnies maritimes pour mieux servir le commerce mondial », a annoncé le président de l’Autorité du Canal de Suez dans un communiqué le 16 janvier.

Sept des plus grandes compagnies maritimes – dont CMA-CGM, Hapag-Llyod et Maersk – ont suspendu leurs voyages à travers la mer Rouge après les attaques des Houthis contre des navires liés à Israël près du détroit de Bab El-Mandab, au fond de la mer et les contre-attaques américano-britanniques.

Rabie a clarifié dans une intervention télévisée sur la chaîne Sada El-Balad que bien que seulement 19 navires ont été visés depuis le début de l’escalade en mer Rouge, ce qui représente seulement 0.5 % du total du trafic, la tension a eu un impact « significatif », car les compagnies maritimes ont des craintes sécuritaires. Ils ont été contraints à suspendre leurs voyages, et d’emprunter des itinéraires beaucoup plus longs pour protéger leurs équipages, leurs navires et leurs cargaisons contre les attaques des Houthis en mer Rouge.

« Tous les expéditeurs qui ont interrompu le transit par le Canal de Suez ont déclaré l'avoir fait temporairement ou jusqu'à nouvel ordre », a-t-il ajouté, assurant « qu'il ne s'agit pas d'un détournement permanent ».

Selon Rabie, du 1 au 15 janvier, la navigation dans le Canal de Suez a connu une réduction de 30 %, par rapport à la même période de l'année dernière. Rabie a révélé que le nombre de navires qui ont détourné leurs itinéraires du Canal de Suez, depuis le 19 novembre 2023 et jusqu'à présent, a atteint 3 562 navires.

De plus, les cargaisons ont diminué de 41% et les revenus en dollar de 40 % depuis le début de l’année.

Le président de la SCA a affirmé que l'impact ne se fait pas seulement sentir sur le Canal de Suez mais sur le monde entier.

Rabie a souligné que le Canal de Suez est le plus sûr et le plus rentable comparé à la route africaine du Cap de Bonne-Espérance.

De plus a-t-il affirmé, la route du Cap, qui passe par l’Océan indien, n'est pas non plus sûre pour les petits navires en hiver en raison des hautes vagues, a-t-il ajouté, soulignant que toute cette route n’a aucun port pour les navires en cas de panne ou d'urgence, ce qui représente un grand danger.

Contacts intensifiés avec les géants du transport maritime

Les responsables égyptiens se sont entretenus avec les géants du transport maritime sur la sécurité de la navigation en mer Rouge et de Bab El-Mandab.

Rabie s’est entretenu avec les responsables du groupe Maersk le 17 janvier sur la coopération conjointe entre l’Autorité du Canal et Maersk. Dans ce cadre, le PDG d'APM Terminals, Keith Svendsen, a souligné la volonté du groupe Maersk International de suivre l'évolution de la situation dans la région de la mer Rouge et de réévaluer en permanence ses politiques, exprimant son espoir que la situation se stabilise afin que les navires du groupe puissent à nouveau transiter par la principale route commerciale, entre l'Est et l'Ouest via le canal de Suez.

​Plutôt, le directeur exécutif de Maersk international, Vincent Clerc a assuré au Premier ministre Mostafa Madbouly ses espoirs de reprendre, « le plus tôt possible, ses voyages à travers la mer Rouge, en passant par le Canal de Suez, compte tenu du coût et du temps économisés par le Canal ».

Le président Abdel Fattah Al-Sissi, avait pour sa part accueilli le Président et Directeur général du Groupe CMA-CGM, Rodolphe Saadé et Vice-Président de l’entreprise française, Patrice Bergamini, le 16 janvier. 

Le Premier ministre Mostafa Madbouly s'était aussi entretenu avec les dirigeants de l'armateur français par vidéoconférence le 11 janvier. La vice-présidente exécutive en charge des actifs et des opérations du groupe maritime français CMA-CGM, Christine Cabau, avait indiqué que le groupe suit de près l'évolution de la situation en mer Rouge et exprimé sa volonté de maintenir le transit via le Canal de Suez, celui-ci représentant un corridor vital pour le commerce mondial.