Une femme achète du riz et du blé sur un marché. Photo : Reuters
L’Agence Centrale de la Mobilisation et des Statistiques publiques (CAPMAS) a annoncé, mercredi 10 janvier, un ralentissement de l’inflation pour le troisième mois consécutif.
Selon le communiqué du CAPMAS, le taux d’inflation a chuté en décembre 2023 à 35,2% après une hausse record à 40,3% en septembre.
Pourtant, les prix n’ont cessé de grimper ces dernières semaines. L’oignon a franchi la barre des 40 livres le kilo contre moins de 8 livres il y a un an, le sucre se vend à plus de 50 livres le kilo, alors que son prix officiel est de 27 livres, et le kilo de riz est passé de 20 à 35 livres en un an.
« L’indice des prix à la consommation du CAPMAS se base sur les prix des produits stratégiques pour calculer les taux d’inflation ignorant d’autres produits et services comme le prêt à porter, l'éducation, le transport et l'immobilier », explique à Ahraminfo Doha Abdelhamid, économiste.
Les prix de l’immobilier et des voitures ont connu des hausses record de 300%. Les prix de certains services comme les télécommunications, l’électricité et les transports publics ont aussi augmenté en janvier 2024.
Pour freiner la hausse des prix des aliments, le gouvernement a interdit l’exportation de certains produits notamment l’oignon et le sucre. De même, il a décidé, le 30 décembre, de considérer sept produits alimentaires comme des « biens stratégiques » soumis aux dispositions de la loi sur la protection des consommateurs.
Ces produits sont l'huile, les fèves, le riz, le lait, le sucre, les pâtes et le fromage blanc.
La loi interdit de monopoliser ces produits, que ce soit en les dissimulant, en s'abstenant de les vendre, ou de toute autre manière sous peine d’une amende qui peut atteindre un million de livres et une peine d’emprisonnement d’au moins un an. En cas de récidive, les sanctions seront doublées.
Mais Abdelhamid attribue la baisse d’inflation à la faiblesse de la demande. « La crainte liée à une possible dévaluation de la livre égyptienne et les prévisions d’une augmentation des taux d'intérêts en Egypte se sont traduites par une faible demande sur les marchés et la réticence d’acheter, même en période de fêtes comme les vacances de Noël et le nouvel an », affirme l’économiste.
La hausse des prix est aussi attribuée à la hausse des prix du dollar sur le marché parallèle qui s’échange à plus de 51 livres alors que le prix officiel est de 30,96 livres.
« Il y a une grande demande sur les devises étrangères par les commerçants et les importateurs pour se procurer des biens et de les stocker. Le problème est qu'il n'y pas de revenus en devises étrangères pour renflouer le système bancaire. Mais la hausse des prix de ces biens cause un recul de la demande aussi », conclut-elle.
Le gouvernement a annoncé que son objectif est de réduire l’inflation en 2024 pour descendre sous la barre des 30% et arriver à 7% vers la fin de 2025 et 2026.
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