Le Canal de Suez. Photo: AFP
« La navigation dans le Canal de Suez est régulière et l’influence de la décision d’un nombre de transporteurs de suspendre provisoirement leur navigation en Mer Rouge n’est pas significative » a déclaré le chef de l’Autorité du Canal de Suez Ossama Rabie, lundi 18 décembre, à la chaîne ExtraNews.
« Hier 77 navires ont traversé le Canal de Suez et 80 sont prévus pour aujourd’hui alors que la moyenne est de 72 à 74 par jour » a assuré Rabie.
« Les revenus du Canal de Suez ne sont pas en danger, il est prévu que les revenus de cette année atteignent 10 milliards de dollars, c’est-à-dire plus de 900 millions de plus que les revenus de l’année passée » a déclaré Rabie.
« La décision de se diriger vers le Cap de Bonne Espérance n’est pas facile. Ce trajet nécessite une durée entre 9 et 14 heures, ce qui signifie le retard des marchandises et une plus haute consommation de carburant » a souligné Rabie ajoutant que tous les navires sont soumis à une assurance et que les attaques visent des navires précis et non pas n’importe quel navire.
A propos de l’accord conclu le 5 décembre courant entre les Emirats arabes unis et Israël de créer un passage économique pour dépasser la menace des Houthis en Mer Rouge, Rabie a répliqué que « Le passage ne peut remplacer le Canal de Suez car il compte sur les chemins ferriers, alors que le navire porte 20 000 conteneurs et le train en porte 1 000 » selon Rabie.
Le trajet des marchandises commence en Inde d’où ils sont transportés vers Dubaï par mer puis par chemins ferriers vers les ports de Haïfa ou d’Ashdod puis par mer vers l’Europe.
Le chef de l'Autorité du Canal de Suez avait affirmé, dans un communiqué dimanche 16 décembre, que la navigation dans le canal se déroule « de manière normale » et que « l’Autorité suit de près l’impact des tensions en mer Rouge sur la navigation assurant que depuis le 19 novembre, 55 navires seulement ont choisi de se diriger vers le Cap de bonne espérance sur les 2 128 qui ont traversé le canal de Suez.
Le géant CMA CGM, premier transporteur maritime français, a annoncé, samedi 16 décembre, qu'il suspendait la navigation de ses porte-conteneurs en mer rouge après des attaques perpétrées contre des navires par des rebelles Houthis du Yémen.
Le groupe a ordonné à ses porte-conteneurs qui devaient passer par la mer Rouge, de « rejoindre des zones sûres » ou de « ne pas sortir des eaux jugées sûres et ce jusqu'à nouvel ordre », selon un communiqué.
« La situation continue de se détériorer et les inquiétudes en matière de sécurité augmentent », a affirmé CMA CGM pour justifier sa décision.
Vendredi, le mastodonte danois Maersk et l'allemand Hapag-Lloyd avaient annoncé une décision similaire, le premier « jusqu'à nouvel ordre » et le second au moins jusqu'à lundi.
Ces dernières semaines, les Houthis ont multiplié les attaques près du détroit stratégique de Bab El-Mandeb, qui sépare la péninsule arabique de l'Afrique et par lequel transite 40% du commerce international.
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