Amr Al-Garhy, ministre des Finances. (Photo : Reuters)
« Aujourd’hui, il y a une grande demande de la part des investisseurs étrangers pour investir dans les bons du Trésor gouvernementaux, alors qu’avant le 3 novembre 2016, il était difficile de trouver une telle situation », a déclaré le ministre des Finances, Amr Al-Garhy, le 18 septembre lors d’un entretien avec Richard Banks, consultant éditorial des conférences Euromoney pour la région Mena. Al-Garhy est le seul ministre à avoir assisté, le premier jour de la conférence, à une session très importante. Au cours de cette dernière, il a exprimé son optimisme quant à l’intérêt des investisseurs étrangers pour l’Egypte. « Le nombre de sociétés et de particuliers étrangers qui désirent investir en Egypte est en croissance continuelle », indique-t-il, en révélant qu’un programme d’endettement à hauteur de 8 milliards de dollars, à travers l’émission d’obligations sur les marchés internationaux, sera lancé. « Entre 3 et 4 milliards de dollars de cette somme seront émis en dollar en février 2018 et 1,5 milliard seront émis en euro pendant le mois de novembre prochain », dit le ministre, qui prévoit que les investissements étrangers dans les titres gouvernementaux augmentent pour dépasser les 20 milliards de dollars d’ici à la fin de l’année fiscale 2017/2018.
Au cours de l’année dernière, le gouvernement égyptien s’est endetté sur le marché national et les marchés internationaux en vue de combler l’écart de financement entre les dépenses et les revenus budgétaires. « Cet écart de financement varie entre 10 et 12 milliards de dollars. La somme sera financée par les obligations internationales ainsi que par la tranche de crédit du Fonds Monétaire International (FMI) évaluée à 4 milliards de dollars », souligne Al-Garhy, ajoutant que les investisseurs étrangers injectent plus de liquidités, ce qui reflète leur confiance à l’égard de l’avenir de l’économie égyptienne. « Le plus important est que nous regagnions leur confiance après des années de turbulence », renchérit Al-Garhy. L’augmentation de l’endettement sur les marchés internationaux a entraîné la hausse des investissements étrangers dans les titres gouvernementaux. « Ce montant a atteint 17 milliards de dollars entre le moment de la libéralisation du taux de change de la monnaie nationale en novembre 2016 et la mi-septembre 2017 », indique Ahmed Kouchouk, adjoint du ministre des Finances, à l’agence britannique Reuters.
Inflation à 15 %
Le lancement du programme d’endettement n’est pas la seule nouvelle annoncée lors de la conférence. Le ministre a aussi prévu la baisse de l’inflation au cours de cette année fiscale. « L’inflation a commencé à baisser le mois dernier. Elle va descendre à 15 % d’ici à la fin de l’année fiscale 2017-2018. Les prix vont ensuite chuter et les citoyens vont subir cette baisse immédiatement », déclare le ministre, qui décrit l’inflation comme étant l’ennemi numéro un du budget entraînant la hausse des coûts de production et de l’emploi. Des prévisions qui pourraient se réaliser, puisqu’il n’y aura plus de baisse des subventions à l’énergie dans la phase actuelle. « Il n’y aura plus de hausse des prix de l’essence pendant cette année fiscale », assure le ministre. L’inflation, qui était un sujet très important lors de la conférence, a dépassé le seuil des 30 % depuis le début de l’année. Selon le communiqué de presse publié sur le site de l’Organisme central pour la mobilisation et le recensement (CAPMAS) la semaine dernière, le taux d’inflation annuel a reculé pendant le mois d’août pour atteindre 33,2 %, contre 34,2 % en juillet. De même, le taux d’inflation mensuel a baissé de 3,3 % en juillet à 1,2 % en août.
Al-Garhy a annoncé que le gouvernement venait d’adopter une stratégie pour simplifier la taxation des petites et moyennes entreprises, en vue de renforcer leur admission dans le système d’inclusion financière. Par ailleurs, le ministère prévoit un taux de croissance du PIB de 5 à 5,25 % pour l’année fiscale 2017-2018. « Nous avons besoin de nous concentrer sur le secteur des pétrochimies et de l’exportation et de mettre fin au problème de financement. Ensuite nous allons allouer les fonds aux secteurs de la santé et de l’éducation ».
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