Trois raisons mènent à l’échec des subventions accordées à l’énergie, selon une étude publiée il y a deux semaines par le FMI qui plaide toujours pour la libéralisation des subventions accordées à l’énergie. L’échec des gouvernements dans la création d’un dialogue avec les citoyens, l’absence d’un plan précis pour la libéralisation, car « l’application est toujours aléatoire », et le manque de confiance du peuple vis-à-vis de la crédibilité du gouvernement sont les plus importants facteurs. Ainsi, seuls 12 pays parmi les 28 étudiés par le rapport du FMI ont réussi l’expérience de la libéralisation des subventions à l’énergie.
« L’opinion publique n’est plus consciente du volume des ressources financières consacrées aux subventions de l’énergie, et même si elle l’est, elle a des doutes quant à la réutilisation par le gouvernement de ces sommes économisées d’une façon rationnelle, en particulier dans les pays qui ont une longue histoire de corruption et de manque de transparence », affirme l’étude.
Malgré le soutien du FMI à la libéralisation des prix de l’énergie, l’institution monétaire ne nie pas que le processus de libéralisation porte atteinte aux plus pauvres, à cause notamment de la hausse des prix du carburant utilisé dans la cuisson et l’éclairage, des biens et des denrées alimentaires qui résultent de la libéralisation des prix de l’énergie. « Les classes moyennes résistent également à la libéralisation des prix de l’énergie, car elles ne veulent pas céder aux avantages limités reçus de l’Etat », affirme le FMI. Dans ce contexte, le Fonds souligne la nécessité de l’application de politiques prenant en considération les différentes critiques et les points de vue s’opposant à la libéralisation. « Le moment même de l’application de la libéralisation des subventions de l’énergie est un facteur primordial », dit l’étude.
La Turquie, par exemple, a adopté un plan de libéralisation des subventions accordées à l’énergie en pleine croissance économique, lorsque le niveau de vie des citoyens s’est amélioré. « Le public a donc senti que les réformes allaient dans la bonne direction », souligne le rapport, en mentionnant que l’opposition à la réforme des subventions est plus faible quand l’inflation est à un niveau bas.
La communication avec l’opinion publique est l’un des principaux facteurs mis en évidence, par le rapport, pour assurer le succès du processus de libéralisation.
Le succès de l’expérience iranienne
L’expérience de l’Iran en 2010 est un modèle de succès. L’Etat avait lancé une campagne expliquant à l’opinion publique que la libéralisation de l’énergie sera compensée par un autre système de subventions en espèces pour les consommateurs. Et le plus important est que le gouvernement a payé les compensations avant l’application du programme de la libéralisation. « Ce qui a créé de la confiance entre le peuple et le gouvernement », note le rapport.
Améliorer la qualité des services est un autre facteur important pour convaincre le public de l’importance de la libéralisation de l’énergie, précise le rapport, en donnant en exemple l’expérience de la Turquie et des Philippines.
« Les gens en général ne veulent pas payer des prix plus élevés sans amélioration de la qualité des services », assure le rapport, en soulignant la nécessité de remédier aux points faibles du fonctionnement.
Le Kenya a lui aussi réussi sa transformation. Au début de l’application du programme de libéralisation, le gouvernement a réussi, à travers un long dialogue avec les consommateurs, à les convaincre de l’importance d’une telle étape. L’Indonésie a, par contre, échoué dans son expérience à cause de son incapacité à convaincre le peuple d’une telle question.
« Celui-ci a cru que le processus de réformes ciblait l’intérêt des groupes forts », affirme le texte.
Le FMI suggère certaines idées compensatoires suite à la hausse des prix de l’énergie. Entre autres, accorder un soutien financier aux pauvres et soutenir leurs besoins personnels. Le plus important, selon le FMI, est de se servir des fonds résultant de la libéralisation de l’énergie pour améliorer les services publics comme l’éducation, la santé, les infrastructures ...
L’Egypte réussira-t-elle dans cette mission difficile ? Le début de l’application contredit cela : l’augmentation du prix de la bonbonne de gaz était soudaine et les pauvres en payent la facture de plein fouet .
Consommation mensuelle de butane
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