L’Egypte et l’Etat allemand de Bavière ont signé, jeudi 3 octobre, une déclaration d'intention commune visant à renforcer la coopération dans le domaine de l'hydrogène vert, ceci en présence du premier ministre égyptien Mostafa Madbouly et du premier ministre de Bavière, Markus Zauderer.
Cette déclaration intervient dans le cadre de la stratégie nationale de l’Egypte de production de l'hydrogène à faible teneur en carbone en tant que source d'énergie propre.
Elle prévoit une coopération sur des questions liées au commerce de l'hydrogène comme la logistique, les technologies utilisées dans la production, le développement du marché, la recherche et le recours aux énergies renouvelables pour produire ce carburant propre.
Une équipe de travail sera formée pour mettre en œuvre cette déclaration et organiser des discussions avec les partenaires concernés.
Le bureau de l'Etat de Bavière de la Chambre de commerce et d'industrie germano-arabe au Caire sera responsable de la coordination de l’équipe de travail. Des suivis périodiques seront effectués par les deux parties égyptienne et allemande, le premier devrait avoir lieu avant la fin de l'année.
L’Egypte accorde un intérêt croissant à la production de l’hydrogène dans le cadre de son objectif de porter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique à 42% d’ici 2030.
En septembre 2023, l’Egypte a créé le Conseil national pour l'hydrogène vert et ses dérivés, qui vise à unifier les efforts de l'Etat pour stimuler l'investissement dans ce domaine et assurer sa compétitivité aux niveaux international et régional alors que le Conseil suprême de l'énergie a approuvé en février 2024 la stratégie nationale de l'hydrogène à faible teneur en carbone, l’objectif étant de faire de l'Egypte l'un des principaux pays producteurs et exportateurs de l’hydrogène de sorte à représenter 5 à 8 % du marché mondial négociable d'ici 2040.
De plus, une loi sur les incitations destinées aux projets d'hydrogène vert et ses dérivés, a été promulguée en janvier 2024 afin d’encourager le secteur privé à participer activement à ces projets sur le marché égyptien.
L'Allemagne, qui mise sur l'hydrogène pour décarboner son économie, se prépare à importer de 50 à 70% des quantités dont il aura besoin, a indiqué mercredi le gouvernement.
Pour la première économie européenne qui a renoncé au nucléaire en 2023 et qui veut se sevrer du charbon d'ici 2030 à 2038, l'hydrogène et ses dérivés sont la clé de la décarbonation de l'industrie et de la production de l'énergie.
D'autant que la guerre en Ukraine a sonné le glas du gaz russe bon marché qui a fait tourner les usines allemandes pendant des décennies.
Une grande partie des besoins en hydrogène sera « couverte par des importations de l'étranger », a déclaré mercredi le ministre allemand de l'Économie Robert Habeck (Verts) en présentant la feuille de route du gouvernement pour s'approvisionner auprès de pays tiers.
Selon le ministère, l'Allemagne devra importer en 2030 de l'hydrogène et des dérivés d'hydrogène à hauteur de 45 à 90 térawattheures (TWh), soit 50 à 70% de ses besoins annuels totaux (entre 95 et 130 TWh). D'ici 2045, les besoins du pays pourraient atteindre entre 360 et 500 TWh d'hydrogène et environ 200 TWh de dérivés d'hydrogène.
Berlin dit travailler avec « un grand nombre de pays, de régions et d'acteurs partenaires » afin de « diversifier au maximum les sources d'approvisionnement ».
L'établissement de partenariats sur l'hydrogène a été au cœur de nombreux déplacements du chancelier Olaf Scholz et du ministre de l'Economie ces deux dernières années, notamment sur le continent africain, mais aussi au Canada, au Qatar ou en Australie.
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