Dans un contexte continental marqué globalement par le déficit pluviométrique et une menace constante de l’insécurité alimentaire dans plusieurs pays du continent africain, Malabo, capitale de la Guinée équatoriale, invite les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA (plus de 50 pays africains) à participer au 23e sommet de l’UA. «
Ce sommet de l’Union africaine est une occasion où les leaders des Etats africains doivent aborder les thèmes cruciaux et importants qui affectent la sécurité du continent », a déclaré le président de la Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema, lors d’une rencontre avec les ambassadeurs africains accrédités à Malabo, en expliquant que la question de la sécurité devrait être mise également à l’ordre du jour de cet événement. L’UA, qui a succédé en 2002 à l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), créée en 1963, est une structure interétatique de coopération entre actuellement 54 pays membres. Cette coopération repose sur la volonté de consolider les frontières, de renforcer la paix et la sécurité et de favoriser le développement économique du continent. Depuis plus d’une décennie, les questions de paix et de sécurité sont donc au coeur des sommets de l’UA. Les chefs d’Etat et de gouvernement se sont penchés successivement sur la gouvernance, les moyens de renforcer la démocratie, l’instabilité politique et militaire, le développement des infrastructures, l’exploitation de l’énergie, la valorisation de l’éducation, la promotion de la formation, celle de l’entreprenariat, ou encore, la modernisation des systèmes de santé.
Il faut ajouter à cette liste une préoccupation économique majeure: permettre à l’Afrique d’utiliser son agriculture de façon optimale, afin de parvenir à l’autosuffisance et à la sécurité alimentaire. Ce sommet de l’UA donnera donc par conséquent l’occasion aux leaders africains de s’emparer d’un sujet essentiel au bien-être des populations et à l’avenir du continent.
Les enjeux portent, en particulier, sur les moyens de renforcer l’agriculture vivrière et de créer les conditions nécessaires à l’épanouissement d’une agriculture industrielle par la transformation des produits naturels sur le sol africain et non à l’étranger. Sans résultats sur ces deux points, pas de progrès dignes de ce nom.
Les chefs d’Etat et de gouvernement africains devront aborder la question en la reliant à la sécurité militaire. En effet, sans sécurité politique et militaire, point d’autosuffisance et point de sécurité alimentaire.
Les crises récentes en Egypte, en Libye, en Centrafrique, au Mali ou au Nigeria avec le groupe terroriste Boko Haram, bref, l’instabilité politique et la montée du terrorisme sur le continent, tout cela oblige les Etats africains à regarder la réalité en face: quand ils ne prennent pas eux-mêmes le devant, ce sont les pays occidentaux qui s’en chargent pour préserver un climat propice aux opérations économiques et commerciales de leurs entreprises.
La question de la sécurité globale est un enjeu fondamental pour l’Afrique d’aujourd’hui et de demain. Il est plus que temps qu’elle parle d’une même voix, que ses leaders s’associent pour résoudre ensemble leurs problèmes de développement, dont celui de l’autosuffisance alimentaire. L’UA a son rôle à jouer. Mais il existe aussi des organisations régionales, comme la CEDEAO (Communauté Economique Des Etats d’Afrique de l’Ouest) ou la CEEAC (Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale), ainsi que des commissions économiques régionales, pour prendre des décisions et agir.
Ce 23e sommet de l’Union africaine à Malabo doit être l’occasion pour les pays africains de lier les deux faces d’une même médaille que sont le développement économique et la sécurité globale. A leurs dirigeants de montrer qu’ils sont capables de travailler en commun, pour apporter les réponses aux crises qui peuvent émerger dans n’importe quelle partie du continent. Le chef d’Etat guinéen a exprimé le souhait que les problèmes intérieurs de l’Afrique soient résolus pas les Africains eux-mêmes, et que l’impuissance de l’UA dans les crises récentes en Egypte, en Libye, en Centrafrique, au Mali, en Somalie ou au Nigeria n’ouvre pas systématiquement la porte à l’intervention des puissances occidentales.
« Nous ne devons plus tout attendre de pays tiers, c’est-à-dire de pays non africains, pour résoudre les problèmes africains, car c’est de là que vient l’ingérence », a-t-il estimé.
En outre, un sommet afro-américain qui est prévu les 6 et 7 août 2014, réunira le président Barack Obama et 47 dirigeants africains, avec une importante dimension stratégique pour un continent riche en matières premières, qui affiche un fort taux de croissance, mais qui éprouve d’énormes difficultés à transformer et à diversifier son économie pour aller vers l’émergence.
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