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Mozambique : au moins 90 morts dans les violences post-électorales, selon une ONG

AFP , Vendredi, 06 décembre 2024

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Des policiers mozambicains se tiennent à l’écart pendant que les manifestants brûlent des pneus lors d’une manifestation contre le gouvernement à Maputo. Photo : AFP

Au moins 90 personnes sont mortes au Mozambique dans les violences toujours en cours depuis les élections du 9 octobre, marquées par de multiples irrégularités, a annoncé vendredi le mouvement local issu de la société civile Plataforma Decide.

L'organisation, qui diffuse des bilans réguliers dans ce pays d'Afrique australe où les confirmations de morts par la police sont rares, a comptabilisé 90 personnes tuées depuis le 21 octobre, date des premières manifestations quelques jours après l'assassinat de deux figures de l'opposition dans une embuscade dans la capitale Maputo.

La victoire du parti historique au pouvoir, le Frelimo, est contestée depuis des semaines dans la rue par l'opposition qui affirme avoir gagné la présidentielle et a lancé une nouvelle phase de manifestations mercredi dans ce pays lusophone dirigé sans interruption par le Frelimo depuis son indépendance en 1975.

Le porte-parole de la police mozambicaine Orlando Modumane a confirmé la mort mercredi de cinq personnes : "Nous avons enregistré cinq morts et trois blessés graves mercredi dans les provinces de Nampula et Maputo", a-t-il indiqué. "Parmi les morts, certains ont été écrasés et battus. Aucune des victimes n'était policier".

A Nampula, ville du nord du pays, les manifestants qui "essayaient d'envahir la résidence du gouverneur" mercredi ont été arrêtés "par une intervention de la police ayant tiré à balles réelles", a affirmé auprès de l'AFP Ivaldo Nazare, un militant de la société civile présent au moment des faits, qui a recensé cinq morts.

Le Conseil constitutionnel doit confirmer les résultats électoraux au moins deux semaines avant l'investiture en janvier de Daniel Chapo, le candidat du Frelimo déclaré vainqueur et devant succéder au président sortant Filipe Nyusi.

L'ex-candidat à la présidentielle et principal opposant Venancio Mondlane s'attribue plus de 53% des voix lors du scrutin et affirme que Daniel Chapo, déclaré vainqueur avec 71% des suffrages selon la commission électorale, a obtenu moins de 36% des voix.

L'ex-animateur de radio Venancio Mondlane, appuyé par le modeste parti Podemos, a prévenu dans l'un de ses directs presque quotidiens sur les réseaux sociaux qu'il ne fallait pas s'attendre à une apathie de la rue avec les fêtes de fin d'année.

"Cette fois-ci, nous ne ferons pas tous Noël, parce que les gens seront dans les rues, sur les routes", a-t-il assuré jeudi.

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