L'opposante Diane Rwigar candidate à la Présidentielle. photo : AFP
Âgée de 42 ans, Diane Rwigara est la quatrième candidate déclarée pour ce scrutin, avec Paul Kagame, l'homme fort du pays depuis la fin du génocide en 1994 et président depuis 2000, Frank Habineza, député et chef du Parti démocratique vert, formation d'opposition autorisée par le pouvoir, et Philippe Mpayima, candidat indépendant.
La figure de l'opposition Victoire Ingabire, qui avait annoncé son intention de se présenter, ne le pourra pas après qu'un tribunal a rejeté en mars sa demande de restauration de ses droits civiques, dont elle avait été déchue après une condamnation en 2013 notamment pour "minimisation du génocide de 1994".
Selon le calendrier électoral officiel, les candidats à la présidentielle et aux législatives du 15 juillet doivent déposer leurs dossiers entre les 17 et 30 mai. La liste définitive des candidats sera annoncée le 14 juin.
Diane Rwigara avait voulu se présenter à la présidentielle d'août 2017, mais son dossier de candidature avait été rejeté par la commission électorale en raison de faux présumés. Cette décision avait été critiquée par des gouvernements occidentaux et des groupes de défense des droits de l'Homme.
Arrêtée et jugée pour falsification de documents mais aussi, avec sa mère et sa soeur, pour "incitation à l'insurrection", elle avait été acquittée en 2018 de ces accusations, "infondées" selon le tribunal.
Diane Rwigara est la fille d'Assinapol Rwigara, un important entrepreneur rwandais qui avait fait fortune dans l'industrie et l'immobilier.
Dans les années 1990, il avait largement financé le Front patriotique rwandais (FPR) de Paul Kagame avant que celui-ci ne renverse le pouvoir extrémiste hutu en juillet 1994, mettant fin au génocide.
Diane Rwigara a pris ses distances avec le FPR après le décès de son père en février 2015 dans un accident de la route, selon la police. Elle avait contesté cette version et dénoncé un "assassinat".
Crédité du spectaculaire développement du Rwanda, exsangue au sortir du génocide, Paul Kagame est régulièrement accusé de bafouer la liberté d'expression et de réprimer toute opposition.
Elu président par le Parlement en avril 2000, il a obtenu plus de 90% des voix aux présidentielles qui se sont tenues depuis au suffrage universel en 2003, 2010 et 2017.
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