Un vendeur de journaux mettant à la Une le coup d'État du 22 janvier 2022 au Burkina Faso. Photo: AFP
Reporters sans frontières (RSF) a appelé jeudi les autorités maliennes dominées par les militaires à "sortir de leur silence" sur l'enlèvement il y a un mois de deux journalistes, dans un contexte de violences et de restriction de la liberté de la presse dans le pays.
Le journaliste et directeur de Radio Coton Ansongo, Saleck Ag Jiddou, et un animateur de la même radio locale, Moustapha Koné, ont été "enlevés" le 7 novembre par "un groupe armé non identifié" alors qu'ils se rendaient à Gao, plus grande ville du nord du Mali, écrit RSF dans un communiqué.
Un journaliste d'une autre radio locale, Aziz Djibrilla, a été tué au cours de la même attaque, et un autre d'une autre radio, Harouna Attino, blessé, selon RSF.
"Alors que l'enlèvement a eu lieu il y a déjà un mois, les autorités maliennes ne se sont toujours pas publiquement exprimées sur cette prise d'otages", dit l'ONG.
Elle demande aux autorités maliennes de "prendre en charge cette affaire et de tout mettre en oeuvre pour retrouver" les deux journalistes "sains et saufs".
Leur enlèvement porte à quatre le nombre de journalistes de radios communautaires aux mains de ravisseurs au Mali, après ceux de Hamadoun Nialibouly, en septembre 2020 dans la région de Mopti (centre) et Moussa M'Bana Dicko, en avril 2021 à Boni (centre-est), selon RSF.
En plus de ces quatre, le président de la Maison de la presse du Mali, Bandiougou Danté, cite un cinquième, Sory Koné, de la radio Souba de Ségou (centre), enlevé en 2021.
"Nous sommes solidaires de tous nos confrères pris en otage par des hommes armés non identifiés", a déclaré jeudi à l'AFP M. Danté.
Le Mali, dirigé par des militaires depuis 2020, occupe la 113e place sur 180 au classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2023.
Les colonels maliens ont suspendu France 24 et RFI en 2022. Les correspondants d'un certain nombre de médias étrangers ont été contraints au départ, à l'exil ou au silence faute de pouvoir travailler.
Le Mali est en proie depuis 2012 aux agissements des groupes jihadistes et des séparatistes touareg, ces derniers ayant repris les armes contre l'Etat central malgré un accord de paix conclu en 2015.
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