« J’appelle mes concurrents à faire équipe ensemble. C’est la seule nation que nous ayons, c’est un pays que nous devons construire ensemble, en recoller les morceaux brisés. Nous devons travailler dans l’unité ». Telles sont les paroles de Bola Tinubu, le candidat de l’APC, le parti du Congrès des progressistes au pouvoir au Nigeria, qui va succéder à Muhammadu Buhari en tant que président. Ce dernier, âgé de 80 ans, se retire après deux mandats comme le veut la Constitution.
Après plusieurs jours de décompte et de retard, la Commission électorale nationale (Inec) a confirmé, le 1er mars, sa victoire. Tinubu, ancien gouverneur de Lagos (sud-ouest), ayant également obtenu 37% des voix dans au moins deux tiers des 36 Etats de la Fédération, ainsi que le territoire de la capitale, Abuja.
Mais cette coopération s’annonce mal. Le candidat de l’opposition, Atiku Aboubakar, arrivé deuxième, a mis en doute les résultats évoquant des manipulations et des fraudes après la victoire de Tinubu. « Les manipulations et les fraudes qui ont accompagné cette élection sont sans précédent dans l’histoire de notre nation », a déclaré, devant la presse à Abuja, le candidat du Parti Démocratique du Peuple (PDP). Selon lui, les résultats proclamés par la commission électorale « étaient grossièrement biaisés » au profit de M. Tinubu, 70 ans. Le troisième à la course, Peter Obi, 61 ans, qui a lui aussi dénoncé des fraudes massives, a déjà annoncé qu’il allait contester les résultats devant la justice.
Or, selon les analystes, la contestation des résultats des élections est une pratique courante dans la plupart des pays africains et qui fait partie de la démocratie plutôt novice sur le continent. Et, en général, les résultats sont acceptés au bout du compte.
Cela dit, si la question des résultats sera vite acceptée et les accusations de fraude oubliées, le nouveau président, à la tête du pays le plus peuplé d’Afrique (plus de 220 millions d’habitants avec une majorité de moins de 40 ans), surnommé le parrain à cause de son énorme influence politique, devra faire face à de grands défis: crise sécuritaire, crise monétaire, crise énergétique et inégalités sociales immenses … .
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