Le Sommet américano-africain visait à promouvoir les investissements entre les pays africains et les Etats-Unis.
Il semblerait que l’Afrique soit devenue un terrain de compétition entre les grandes puissances. Alors que le président français, Emmanuel Macron, était en tournée africaine, le président Joe Biden a annoncé la tenue d’un sommet entre les Etats-Unis et plusieurs dizaines de pays africains en décembre à Washington pour discuter des défis auxquels le continent est confronté, allant de la sécurité alimentaire au changement climatique.
« Ce sommet démontrera l’engagement durable des Etats-Unis envers l’Afrique et soulignera l’importance des relations entre les Etats-Unis et l’Afrique et d’une coopération accrue sur des priorités mondiales communes », a déclaré Joe Biden dans un communiqué, mercredi 20 juillet, à l’occasion de la 14e édition du Sommet des affaires USA-Afrique, tenu les 20 et 21 juillet à Marrakech, au Maroc. « Construire ensemble l’avenir » était le thème du Sommet américano-africain qui visait à promouvoir le commerce et les investissements entre les pays africains et les Etats-Unis. Une importante délégation gouvernementale américaine, des ministres africains, des représentants des milieux d’affaires africains, des décideurs et des investisseurs du secteur privé américain, ainsi que des dirigeants politiques ont participé à ce sommet, l’occasion d’établir des partenariats d’affaires orientés vers l’avenir.
« Il est temps pour l’Afrique (…) de jouer son rôle central et naturel sur la scène internationale », a lancé le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, lors du sommet organisé par le Maroc, 5e plus grande économie d’Afrique, en partenariat avec Corporate Council on Africa (CCA) (organisation privée, chargée d’organiser pour la première fois sur le continent africain et en Afrique du Nord ce rendez-vous d’affaires annuel). Outre l’économie, des questions-clés allant de la lutte contre les changements climatiques à la transition énergétique, mais aussi la sécurité alimentaire, la santé, l’agriculture, les infrastructures, les nouvelles technologies ou encore la fracture numérique ont été discutées lors du sommet.
Des milliards de dollars d’investissements
La discussion sur ces défis et d’autres affrontés par les pays africains va se poursuivre lors du sommet promis par Biden qui aura lieu du 13 au 15 décembre. Arrivé au pouvoir en janvier 2021, Biden s’est donné pour priorité diplomatique de contrer l’influence grandissante en Afrique de la Russie, et surtout de la Chine. Or, cette dernière a avancé ses pions ces dernières années sur le continent africain, via d’énormes investissements dans les infrastructures et les ressources minières notamment.
Washington entend jouer alors sur le même terrain et veut mobiliser des « milliards de dollars » d’investissements en faveur du continent africain, en partenariat avec le secteur privé. « Les Etats-Unis cherchent à catalyser des milliards de dollars d’investissements pour créer des emplois et bâtir une croissance économique inclusive et durable à travers le continent africain », a souligné Alice Albright, PDG de l’agence de développement américaine Millennium Challenge Corporation (MCC) lors du sommet. Et d’ajouter: « Nous devons mettre à profit l’éventail des instruments du gouvernement américain, exploiter la puissance du secteur privé américain et renforcer nos partenariats avec les chefs d’entreprise et les investisseurs à travers la diaspora africaine ».
L’Afrique devient de plus en plus l’orientation des grandes puissances. Selon les chiffres de la croissance démographique africaine, un quart de la population mondiale sera africain d’ici 2050 et le Nigeria dépassera les Etats-Unis en tant que troisième pays le plus peuplé du monde. Sans compter le fait que le continent africain est déjà l’un des marchés de consommation à la croissance la plus rapide au monde avec 1,4 milliard d’habitants jeunes et une classe moyenne croissante.
« C’est un moment opportun pour les investissements américains en Afrique », a renchéri Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement, lors du sommet. « L’heure de l’Afrique, c’est maintenant. L’avenir de l’Afrique est radieux. Nous sommes ouverts aux affaires et nous vous accueillons à bras ouverts », a-t-il conclu.
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