
Cette vue montre les couveuses de l'unité de soins intensifs néonatals (USIN) saccagée à l'intérieur de l'hôpital Kamal Adwan à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza. Photo : AFP
Le système de santé et les hôpitaux de Gaza ont été soumis à de graves destructions au cours des derniers mois en raison de la guerre israélienne contre la bande de Gaza, déclenchée depuis le 7 octobre 2023. « Nous renforçons notre déploiement dans toutes les zones de la bande de Gaza pour fournir une aide humanitaire et sanitaire aux citoyens », a déclaré Nichola Jones, la coordinatrice des communications de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge dans la bande de Gaza, dans un entretien accordé à la chaîne Al Qahera News mercredi 22 janvier.
D'après Jones, la coordination des deux associations de secours renforce les opérations de transport des blessés de Gaza et leur fournit tous les types d'assistance. « Pour parvenir à cet objectif, il faut y avoir des chemins sûrs dans la bande de Gaza et commencer à réhabiliter les hôpitaux ».
Confirmant ces propos, Mohamed Abou Afsh, le directeur des secours médicaux à la bande de Gaza, a expliqué, de son côté, que les enfants souffrent du froid, de la faim et de maladies respiratoires qui menacent leur vie. Dans son entretien à la chaîne Al Qahera News, Mohamed Abou Afsh a expliqué que 12 000 personnes ont été blessées et qu’un grand nombre d’eux nécessitent des opérations critiques. Un plan rapide doit être élaboré pour résoudre les problèmes des enfants et des blessés qui s'aggravent de jour en jour. Les enfants ont été soumis à un manque de nourriture et de médicaments pendant 15 mois, ce qui a entraîné la propagation de l'anémie et de l'ostéoporose.
« Il nous faut beaucoup de temps pour reconstruire ce qui a été détruit, notamment dans le secteur médical ».
Déjà, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a publié un rapport le 20 janvier 2025, affirmant qu’elle est prête à intervenir à une plus grande échelle avec ses partenaires des Nations-Unies dans le domaine de la santé, notamment le FNUAP, l’UNICEF, l’UNRWA et 67 membres du Groupe sectoriel pour la santé. Cependant, il est essentiel d’éliminer les obstacles à la sécurité qui entravent les opérations.
Pour que l’OMS intervienne sur le terrain, l’accès systématique à la population de Gaza devra être possible, l’aide devra pouvoir être acheminée par toutes les frontières et tous les itinéraires possibles et les restrictions à l’entrée des articles essentiels devront être levées. Il est également essentiel de protéger activement la population civile et le personnel soignant, d’accélérer les évacuations médicales par toutes les voies possibles pour plus de 12 000 patients et patientes qui ont besoin urgemment de soins spécialisés (et les personnes qui les accompagnent), de renforcer et d’accélérer le système d’orientation vers Jérusalem-Est et la Cisjordanie, et de s’occuper de la réparation des routes, de l’enlèvement des décombres et du retrait des munitions non explosées.
L'OMS met en oeuvre un plan de 60 jours
L’OMS et ses partenaires devront pouvoir compter sur une augmentation massive des financements pour répondre aux besoins immédiats en matière de santé et pour commencer à remettre en état le système de santé, y compris en ce qui concerne les personnels, la chaîne d’approvisionnement et les infrastructures.
L’OMS met en œuvre un plan de 60 jours pour soutenir le relèvement et l’expansion du système de santé en urgence. Ils agiront d’abord dans les domaines d’intervention prioritaires, notamment les soins de traumatologie et les soins d’urgence, les soins de santé primaires complets, la santé de l’enfant, les maladies non transmissibles (MNT), la santé sexuelle et reproductive et les droits connexes, la réadaptation, la santé mentale et le soutien psychosocial. Il est prévu d’intégrer des dispensaires et des hôpitaux préfabriqués dans les établissements de santé existants afin d’améliorer la prestation des services dans les zones mal desservies et nouvellement accessibles.
Des démarches sont également en cours pour renforcer les processus d’orientation vers les soins intensifs à Gaza et faciliter les évacuations médicales transfrontalières. Compte tenu du niveau élevé de malnutrition et des flambées épidémiques, l’OMS collabore avec ses partenaires pour étendre les programmes d’alimentation du nourrisson et du jeune enfant, intensifier la vaccination et renforcer les systèmes de surveillance des maladies pour prévenir, notifier et gérer les flambées rapidement.
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