Le nouveau président libanais Joseph Aoun
Elu par le Parlement avec une majorité de 99 votes sur 128, Joseph Khalil Aoun est devenu le 14ème président du Liban.
Cette élection met fin ainsi à une vacance présidentielle de plus de deux ans dans ce pays.
Depuis la fin du mandat du président sortant, Michel Aoun (sans lien de parenté avec le commandant en chef de l'armée), en octobre 2022, le Parlement n'est pas parvenu à élire un président. Le Liban était doté d'un système présidentiel mais les pouvoirs du chef de l'Etat ont été largement diminués par l'accord de Taef ayant mis fin à la guerre civile (1975-1990) au profit du Conseil des ministres présidé par un musulman sunnite.
« Aujourd’hui commence une nouvelle ère dans l’histoire du Liban, je m’emploierai à consacrer l’Etat de droit et à assurer à l’Etat le monopole des armes », a-t-il promis dans son premier discours devant le parlement.
Né en 1964, cet ancien élève ancien du Collège des Frères Mont La Salle, a commencé sa carrière dans l’armée libanaise en 1983, après des études en sciences militaires et politiques et plusieurs formations militaires au Liban et à l’étranger, notamment en France et aux Etats-Unis.
En accédant au poste de commandant des Forces Armées Libanaises en 2017, il a promis de lutter contre la corruption au sein de l'institution militaire et de maintenir l'armée fonctionnelle à un moment où les institutions de l’Etat étaient quasi paralysée.
Quelques mois après sa nomination à la tête de l’armée, Aoun a réussi son combat contre les groupes terroristes dans l'est du Liban d’où il a expulsé les militants du Front Al-Nosra et de Daech.
Deux ans plus tard, lors des manifestations d’octobre 2019 causées par la crise économique, Joseph Aoun a ordonné l'armée libanaise de ne pas intervenir contre les manifestants et de garantir leur sécurité.
Suite à ces manifestations et face à l'impasse politique causée par la démission de plusieurs gouvernements successifs, le général Aoun a prononcé un discours où il a reconnu la présence d’une crise économique et appelé la classe politique à mettre à part ses divergences.
« Où allons-nous ? Qu'attendez-vous ? Que comptez-vous faire ? Nous avons averti plus d'une fois contre le danger de la situation », lançait-il dans ce discours devenu alors viral sur les réseaux sociaux.
Sous son commandement, l'armée a eu la tâche délicate d'assurer le respect de l'accord de cessez-le-feu signé fin novembre entre le Hezbollah et Israël, ce qui a amené les députés à le maintenir dans son poste à la tête de l’armée.
Des analystes ont indiqué à l’AFP que le rôle clé de l’armée dans la mise en œuvre du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah a été un facteur déterminant dans l’ascension de Joseph Aoun à la présidence.
Aujourd’hui, l’armée libanaise se déploie progressivement dans les zones frontalières du sud à mesure que l'armée israélienne s'en retire, un processus qui doit s’achever le 26 janvier.
Le nouveau président a désormais la lourde tâche de désigner un Premier ministre consensuel pour mettre en œuvre des réformes urgentes et relancer l'économie.
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