
Ahmed al-Sharaa (anciennement connu sous le nom d’Abu Mohammed al-Jolani), chef du groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS). Photo : AFP
Le nouveau dirigeant en Syrie, Ahmad al-Chareh, a affirmé que le pays ne constituera pas une menace pour ses pays voisins et dans la région, lors d’un entretien mené jeudi 19 décembre à Asharq Al-Awsat .
« La Syrie ne sera pas utilisée pour attaquer ou déstabiliser un pays arabe ou du Golfe », a insisté Al-Chareh lors de l’entretien tenu au palais présidentiel de Damas.
Le nouveau dirigeant de la Syrie a également souligné que son pays cherche à reconstruire et à renforcer ses liens avec les pays arabes.
« La Syrie est fatiguée des guerres et d’être utilisée pour les agendas des uns et des autres. Nous voulons restaurer la confiance et reconstruire notre pays en tant que partie intégrante du monde arabe. », a-t-il expliqué, tout en assurant que la révolution syrienne s’est terminée avec la chute du régime.
Interrogé sur les relations avec l’Iran, Al-Chareh a expliqué que l’influence iranienne dans la région a reculé grâce à la révolution syrienne.
« Ce que nous avons fait et accompli avec le moins de dégâts et de pertes possible... a fait reculer le projet iranien dans la région de 40 ans », a-t-il indiqué, tout en expliquant que la Syrie était un moyen pour l’Iran de contrôler les principales capitales arabes, propager des guerres, et déstabiliser le Golfe.
A l'issue d'une offensive de 11 jours, la faction rebelle dominée par son groupe islamique sunnite Hayat Tahrir al-Sham (HTS) s'est emparée dimanche 8 décembre de Damas, mettant fin à un demi-siècle de pouvoir de la famille Assad.
« En éliminant les milices iraniennes et en fermant la Syrie à l’influence iranienne, nous avons servi les intérêts de la région, en réalisant ce que la diplomatie et la pression extérieure n’ont pas pu faire » a-t-il conclu.
Concernant les relations de la Syrie avec son voisin libanais, le nouveau dirigeant syrien a affirmé qu’il ne cherche aucune forme de domination sur le Liban.
« Nous voulons une relation basée sur le respect mutuel et l’échange, sans interférer dans les affaires intérieures du Liban », a-t-il expliqué, tout en reconnaissant les inquiétudes soulevées par le Liban quant à son arrivée à Damas, craignant que cela ne renforce une faction au détriment d’une autre au Liban. Al-Chareh a souligné l’intention de la Syrie de maintenir des relations équilibrées, affirmant qu’il vise à « se tenir sur un pied d’égalité avec tous les groupes libanais » .
Pendant des années, les relations entre les deux pays étaient demeurées tendues, notamment en raison de l'occupation syrienne qui durait depuis 29 ans, des accusations d'intervention syrienne dans la politique libanaise, et des soupçons selon lesquels la Syrie aurait assassiné des personnalités politiques libanaises comme l'ancien Premier ministre Rafik al-Hariri.
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