
Des manifestations syriennes pro-kurde contre les opérations militaires turques en Syrie. Photo : AFP
Des milliers de personnes ont manifesté jeudi dans la ville de Qamichli dans le nord-est de la Syrie en soutien aux forces kurdes qui tentent de repousser des offensives des combattants soutenus par la Turquie, selon des correspondants de l'AFP.
Fait inédit, les manifestants ont brandi le drapeau de l'indépendance syrienne à trois étoiles, symbole du soulèvement de 2011 adopté par les nouvelles autorités à Damas, aux côtés des drapeaux de l'Administration autonome kurde et de son armée de facto, les Forces Démocratiques Syriennes (FDS).
"Vive la résistance des FDS", "Le peuple syrien est uni" ou encore "Non à la guerre, non à l'agression turque contre Rojava (nord-est syrien, ndlr)", scandaient les manifestants.
"Nous sommes descendus dans la rue aujourd'hui pour soutenir nos forces", a déclaré Mazloum Ahmed, 39 ans, un habitant de Qamichli. "Nous sommes les enfants de cette terre depuis des milliers d'années. Nous devons obtenir nos droits dans la nouvelle Constitution syrienne".
"Nous voulons une Syrie démocratique, où chacun a ses droits", a déclaré Salha Kalach, une Kurde de 50 ans. "Il est temps que nous ayons notre place dans une Syrie juste et équitable".
Les Kurdes syriens sont la principale composante des FDS, soutenues par Washington.
Les FDS accusent des groupes proturcs de se préparer à lancer un assaut sur la ville de Kobané qu'elles contrôlent près de la frontière turque, un symbole de la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI), que les forces kurdes ont territorialement défait en 2019.
Dans un communiqué publié jeudi, les FDS ont exhorté les habitants de Kobané à "participer activement à la résistance et à prendre les armes contre l'occupation".
Ankara a de son côté affirmé jeudi que les préparatifs militaires se poursuivraient "jusqu'à ce que les combattants kurdes déposent les armes".
Dans le même temps, des groupes proturcs ont lancé une offensive contre la région de Manbij dans le nord-est de la Syrie, contrôlée par les forces kurdes.
Les Etats-Unis avaient annoncé mardi la prolongation d'une trêve sous leur égide dans cette région.
Mais 21 combattants de factions proturques ont été tués mercredi dans une attaque contre une position kurde près de Manbij, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Depuis la chute de Bachar al-Assad, la communauté kurde du nord-est, opprimée depuis des décennies, craint de perdre l'autonomie relative conquise depuis le début de la guerre civile en 2011.
Le chef militaire du groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), menant la coalition armée au pouvoir, a affirmé mercredi que les nouvelles autorités voulaient étendre leur autorité sur les zones kurdes.
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