
Archives : La Compagnie nationale de pétrole de Libye regrette "le début d'une douloureuse vague de fermetures" d'installations pétrolières. Photo : AFP
L'une des principales raffineries de Libye, située dans l'ouest, a été mise à l'arrêt après des affrontements entre groupes armés locaux, qui ont éclaté tôt dimanche 15 décembre et provoqué des incendies sur plusieurs réservoirs, a annoncé la compagnie pétrolière publique NOC.
Plusieurs réservoirs de la raffinerie de Zawiya, ville située à 45 km à l'ouest de Tripoli et la seule de l'ouest libyen qui approvisionne le marché local en carburant, ont pris feu, selon des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux. La NOC a indiqué avoir réussi à les maîtriser mais l'activité du site a dû être stoppée.
La raffinerie de Zawiya, située à l'est de cette ville côtière, est la plus importante du pays après celle de Ras Lanouf (nord), avec une capacité de raffinage dépassant 120.000 barils par jour.
La NOC a annoncé la suspension de la production, décrétant "l'état de force majeure et l'état d'urgence niveau trois (degré maximum) après les dégâts causés à plusieurs réservoirs de la raffinerie de Zawiya aux premières heures du 15 décembre", selon son communiqué.
"Des affrontements à l'arme lourde et arme moyenne ont éclaté entre groupes armés dans le périmètre de la raffinerie, provoquant de graves incendies, maîtrisés par le personnel de la défense civile", selon le communiqué.
Invoqué dans des circonstances exceptionnelles, "l'état de force majeure" permet une exonération de la responsabilité de la NOC en cas de non-respect des contrats de livraison de pétrole.
Depuis la chute et la mort du dirigeant Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye, qui dispose des réserves d'hydrocarbures les plus abondantes d'Afrique, peine à s'extirper d'une décennie de chaos et de divisions, avec deux gouvernements rivaux qui se disputent le pouvoir.
Les blocages de sites pétro-gaziers ont été fréquents ces dernières années en Libye, liés soit à des revendications sociales, soit à des menaces sécuritaires ou à des différends politiques.
Grâce à une accalmie et de nouveaux investissements dans les infrastructures, la production, aux environs de 1,2 million de barils par jour depuis une dizaine d'années, est remontée début décembre à 1,4 million de barils par jour (contre 1,5 à 1,6 million avant la Révolution de 2011).
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