Le bureau du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mardi 26 novembre que le cabinet de sécurité israélien a approuvé l'accord de trêve au Liban.
L'accord a été approuvé par une large majorité de 10 ministres contre un.
« Israël apprécie la contribution américaine au processus et se réserve le droit d’agir contre toute menace à sa sécurité », indique le bureau du Premier ministre.
Le seul membre du cabinet de sécurité à avoir voté contre l’accord était le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir.
La trêve pour laquelle les Etats-Unis et la France oeuvrent depuis des semaines débutera à 2H00 GMT mercredi, a annoncé le président américain Jo Biden, qui a immédiatement salué l'annonce de l'accord.
Le cessez-le-feu a été approuvé dans la soirée par le cabinet de sécurité israélien, a indiqué le bureau de M. Netanyahu.
"Si le Hezbollah viole l'accord et tente de se réarmer, nous attaquerons," a dit Netanyahu.
Une trêve au Liban permettra à Israël de "se concentrer sur la menace iranienne", et d'"intensifier" sa pression sur le Hamas palestinien.
Israël a pilonné mardi le centre de Beyrouth, et sa banlieue sud, bastion du Hezbollah, comme jamais depuis qu'il a lancé le 23 septembre une campagne de bombardements massifs visant le mouvement dans le pays voisin, puis y a entamé le 30 septembre des opérations au sol dans le sud.
Peu après la déclaration de Netanyahu, une frappe a encore visé un bâtiment dans le quartier commerçant de Hamra, au coeur de Beyrouth, a constaté un journaliste de l'AFP. L'armée israélienne a elle fait état de nouveaux tirs de projectiles visant le territoire national en provenance du Liban.
"Plus d'excuses"
Un cessez-le-feu au Liban doit aider à mettre fin au conflit à Gaza, avait estimé plus tôt le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken.
Israël était sous pression internationale pour accepter un accord.
Selon le site d'information américain Axios, le projet américain négocié ces derniers jours prévoit une trêve de 60 jours durant laquelle le Hezbollah et l'armée israélienne se retireraient du sud du Liban pour laisser l'armée libanaise s'y déployer.
Le plan inclut la mise en place d'un comité international pour surveiller son application, a ajouté Axios, précisant que les Etats-Unis auraient donné des assurances sur leur soutien à une action militaire israélienne en cas d'actes hostiles du Hezbollah.
La diplomatie internationale s'est appuyée sur la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU qui a mis fin à la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006, et stipule que seuls l'armée libanaise et les Casques bleus peuvent être déployés à la frontière sud du Liban.
Figure de l'extrême droite alliée de Netanyahu, Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et membre du cabinet de sécurité a estimé que l'accord de cessez-le-feu au Liban était "une erreur historique".
"Cet accord ne répond pas à l'objectif de la guerre: ramener chez eux les habitants du nord en toute sécurité", a-t-il réagi sur Telegram.
"Se venger des Libanais"
Israël a multiplié mardi ses bombardements aériens en plein centre de la capitale libanaise - où au moins dix personnes ont été tuées selon les autorités libanaises - et sa banlieue sud, après des appels à évacuer.
Un député du Hezbollah, Amin Cherri, a accusé Israël de vouloir ainsi "se venger des Libanais".
Selon l'armée israélienne, plus de 20 projectiles ont été tirés du Liban contre Israël dans la journée.
La guerre qui fait rage depuis octobre 2023 dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas s'est propagée au Liban après un an d'échanges de tirs de part et d'autre de la frontière israélo-libanaise.
Israël affirme vouloir neutraliser dans le sud du Liban le Hezbollah, qui a ouvert un front contre lui le 8 octobre 2023 en soutien au Hamas, pour permettre le retour de quelque 60.000 habitants du nord chassés par ses tirs.
Selon le ministère libanais de la Santé, près de 3.800 personnes ont été tuées au Liban depuis octobre 2023, la plupart depuis septembre. Les hostilités ont déplacé quelque 900.000 personnes, selon l'ONU.
Côté israélien, 82 militaires et 47 civils ont été tués en 13 mois.
22 morts à Gaza
L'armée israélienne poursuit ses frappes sur la bande de Gaza assiégée, où au moins 22 personnes ont été tuées mardi, selon la Défense civile, et où des milliers de déplacés tentent de se protéger de la pluie et du froid.
L'hiver va être "horrible", a prévenu Louise Wateridge, une porte-parole de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), alors que les Gazaouis n'ont "depuis 13 mois: ni nourriture, ni eau, ni abri".
L'offensive israélienne menée à Gaza a fait au moins 44.249 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé à Gaza, jugées fiables par l'ONU.
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