Un sauveteur palestinien vérifie les décombres d’un bâtiment après une frappe israélienne au sud de la ville de Gaza. Photo : AFP
La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé samedi 23 novembre, la mort de 19 personnes, dont au moins six enfants, tuées dans des frappes et tirs nocturnes israéliens en plusieurs endroits du territoire palestinien.
Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que "19 Palestiniens ont été tués et plus de 40 autres blessés dans trois massacres provoqués par des frappes aériennes israéliennes dans la bande de Gaza entre minuit et ce matin" ainsi que dans des tirs de char à Rafah (sud).
Une des frappes a visé une maison de Zeitoun, un quartier de Gaza-ville, et fait sept morts, dont trois enfants, et dix blessés, selon Bassal.
"Qu'est-ce que ces gens avaient fait? Ils dormaient chez eux, ce sont des civils qui n'ont rien à voir avec le Hamas ou la résistance", a déclaré à l'AFP Abdallah Shaldan, un membre de la famille dont la maison a été totalement démolie.
Des images de l'AFP montraient des gens inspecter les décombres à la lumière de torches et de téléphones, tandis qu'à l'hôpital Al-Ahli où les blessés ont été transportés, un jeune garçon criait, appelant désespérément "Papa".
Une autre frappe à Khan Younès (sud) a tué six personnes, dont trois enfants, et blessé 26 personnes déplacées qui vivaient dans des tentes à proximité de la maison atteinte, a indiqué M. Bassal.
"J'ai immédiatement accouru et j'ai vu la destruction, des gens qui transportaient des morceaux de corps de dessous les décombres", a témoigné auprès de l'AFP Oum Mohammad Abou Sabla, la soeur d'une des victimes.
"Toute notre vie n'est que misère. Qu'ils nous tuent tous pour que nous puissions être soulagés de cette souffrance", a dit cette femme de 62 ans.
Dans le camp de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, quatre autres personnes ont péri dans une frappe contre une maison familiale, et à Rafah, ce sont des tirs de char qui ont tué deux jeunes hommes, a-t-il précisé.
Plus de 44.000 Palestiniens ont été tués dans la campagne militaire israélienne de représailles sur la bande de Gaza, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.
Face à l’impitoyable blocus israélien à Gaza et en Cisjordanie, et à la détention, par Israël, de plus de 5 000 Palestiniens les mois précédants, le Hamas a lancé le 7 octobre 2023 l'opération « Déluge d'Al-Aqsa », qui a entraîné la mort de plus de 1 000 Israéliens. 200 israéliens ont en outre été captifs.
En réponse, les forces d'occupations israéliennes ont lancé une guerre totale dans les territoires palestiniens. Entrée dans sa deuxième année en octobre dernier, celle-ci a causé la mort de plus de 43 000 palestiniens et détruit le système de santé à Gaza.
Avec la fermeture, par Israël, des passages frontaliers, notamment celui de Rafah, des centaines de milliers de Palestiniens se retrouvent confrontés au spectre de la famine. Un rapport du Conseil des droits de l'homme de l'ONU daté du 8 novembre affirme que plus de 70 % des morts et des blessés sont des femmes et des enfants. Le rapport indique que les opérations lancées par les forces israéliennes pourraient constituer des « crimes de guerre » et peuvent être qualifiées de crimes contre l'humanité, voire de génocide, si elles visent de manière systématique la population civile ou un groupe particulier.
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