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Nouveau vote au Conseil de sécurité de l'ONU mercredi 20

Ahraminfo avec agences, Mercredi, 20 novembre 2024

Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer mercredi sur un projet de résolution réclamant un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, nouvelle tentative de faire pression sur les parties au conflit qui risque d'être bloquée par les Etats-Unis, alliés d'Israël.

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Le secrétaire d’État aux affaires étrangères du Royaume-Uni, David Lammy, prend la parole lors de la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies pour discuter de la situation au Moyen-Orient. Photo : AFP

La dernière version du projet de texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vue par l'AFP, "exige un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

D’après l’agence de presse palestinienne WAFA, le projet de résolution appelle toutes les parties à respecter leurs responsabilités conformément au droit international « à l'égard des personnes détenues » ainsi qu’a fournir des services de base et une aide humanitaire aux résidents de Gaza.  

Le projet appelle également les parties à mettre en œuvre la résolution internationale n° 2735 et affirme que « l'UNRWA reste l'épine dorsale de la réponse humanitaire à Gaza ».

Le Conseil a demandé au Secrétaire général des Nations Unies de soumettre un rapport écrit sur la mise en œuvre de cette résolution dans un délai de trois semaines et un rapport détaillé et complet dans un délai de 90 jours pour évaluer les besoins à Gaza à court, moyen et long terme, et pour fournir des détails complets sur les conséquences humanitaires, sociales et économiques du conflit à Gaza.

Une formulation qui a provoqué par avance la colère d'Israël, et fait craindre un nouveau veto américain, selon des diplomates.

Face à l’impitoyable blocus israélien à Gaza et en Cisjordanie, et à la détention, par Israël, de milliers de Palestiniens, le Hamas a lancé le 7 octobre 2023 l'opération « Déluge d'Al-Aqsa », qui a entraîné la mort de plus de 1 000 Israéliens. 200 israéliens ont en outre été captifs. En réponse, les forces d'occupations israéliennes ont lancé une guerre totale dans les territoires palestiniens. Entrée dans sa deuxième année en octobre dernier, celle-ci a causé la mort de plus de 43 000 palestiniens et détruit le système de santé à Gaza. Avec la fermeture, par Israël, des passages frontaliers, notamment celui de Rafah, des centaines de milliers de Palestiniens se retrouvent confrontés au spectre de la famine. Un rapport du Conseil des droits de l'homme de l'ONU daté du 8 novembre affirme que plus de 70 % des morts et des blessés sont des femmes et des enfants. Le rapport indique que les opérations lancées par les forces israéliennes pourraient constituer des « crimes de guerre » et peuvent être qualifiées de crimes contre l'humanité, voire de génocide, si elles visent de manière systématique la population civile ou un groupe particulier.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Gaza hantera le monde 

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions que les Américains ont laissé passer en s'abstenant n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent.

 En mars, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait apporté son soutien en juin à un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote rendu possible grâce à la décision des Etats-Unis de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.

Le projet de résolution qui sera mis aux voix mercredi exige également un accès "sûr et sans entrave" à une aide humanitaire d'ampleur, y compris dans le nord "assiégé" de Gaza et dénonce toute tentative d'"affamer les Palestiniens".

Les Palestiniens de leur côté semblent estimer que ce texte ne va pas assez loin.

"Le destin de Gaza hantera le monde pour les générations à venir", a mis en garde leur ambassadeur à l'ONU Riyad Mansour.

Pour lui, la "seule ligne de conduite possible" du Conseil est certes d'exiger un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel mais dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies.

Ce chapitre clé permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, mais le projet de texte n'y fait pas référence.

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