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Blinken de retour au Proche-Orient dans l'espoir d'un cessez-le-feu à Gaza

AFP , Lundi, 21 octobre 2024

Blinken
Archives : Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, aux côtés du président israélien, Isaac Herzog, à Tel-Aviv. Photo : AFP

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken retourne lundi au Proche-Orient, à deux semaines de l'élection présidentielle aux Etats-Unis, dans l'espoir de capitaliser sur la mort du chef du Hamas afin de parvenir à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Une percée serait un coup de pouce bienvenu pour la vice-présidente démocrate Kamala Harris, qui est engagée dans une âpre bataille pour la Maison Blanche face à l'ancien président républicain Donald Trump.

Il s'agira du 11e voyage au Moyen-Orient du chef de la diplomatie américaine depuis le début de la guerre à Gaza du 7 octobre 2023.

Lors de sa dernière visite en Israël, en août, Blinken avait prévenu qu'il s'agissait peut-être de la "dernière chance" pour obtenir un cessez-le-feu à Gaza sous l'égide des pays médiateurs: Etats-Unis, Qatar et Egypte.

La tentative avait échoué, le conflit s'est depuis intensifié, et même élargi au Liban contre le Hezbollah. La communauté internationale attend aussi, fébrilement, la riposte israélienne à l'attaque de l'Iran, qui a lancé 200 missiles vers Israël début octobre.

Mais le président Joe Biden, qui avait lui-même présenté le 31 mai un plan de cessez-le-feu en trois phases à Gaza prévoyant la libération des otages retenus à Gaza, a vu l'occasion de relancer les négociations, au point mort depuis l'été, après la mort deYahya Sinouar, tué la semaine dernière par Israël.

"Le moment est venu d'aller de l'avant, de progresser vers un cessez-le-feu", a déclaré le président américain vendredi dernier en Allemagne, en annonçant qu'il dépêchait son chef de la diplomatie dans la région.

Le déplacement du secrétaire d'Etat intervient quelques jours après qu'il a, avec le ministre de la Défense Lloyd Austin, averti Israël que les Etats-Unis pourraient suspendre une partie de leur aide militaire, qui se chiffre en milliards de dollars, si le Premier ministre Benjamin Netanyahu ne permettait pas, dans les 30 jours, l'entrée d'aide humanitaire dans le territoire palestinien dévasté et où se poursuivent les frappes israéliennes, notamment dans le nord.

L'ONU y a qualifié la situation humanitaire de catastrophique.


Les soldats israéliens restent sur un char alors qu’ils patrouillent le long de la zone frontalière entre Israël et Gaza. Photo : AFP

Le jour d'après 

La guerre dans la bande de Gaza empoisonne la fin de mandat du président Joe Biden et pourrait nuire à Kamala Harris le 5 novembre, nombre de démocrates s'offusquant du soutien quasi inconditionnel apporté par les Etats-Unis à Israël.

Donald Trump accuse de son côté l'administration démocrate de mettre des bâtons dans les roues du dirigeant israélien, en tentant de le "retenir", lui qui l'appelle, au contraire, à "finir le travail" à Gaza.

MTrump entretient une relation compliquée avec Netanyahu, mais les électeurs républicains soutiennent massivement Israël et son dirigeant.

Antony Blinken arrivera en Israël mardi, avant de se rendre dans plusieurs capitales arabes jusqu'à vendredi, selon le département d'Etat qui n'a toutefois pas précisé lesquelles.

Il y "discutera de l'importance de mettre fin à la guerre à Gaza, de garantir la libération de tous les otages et d'alléger les souffrances du peuple palestinien", a indiqué le département d'Etat dans un communiqué.

Il plaidera également en faveur d'une "solution diplomatique" au Liban, où les Etats-Unis se sont abstenus d'exiger un cessez-le-feu immédiat.

Lors de ses multiples déplacements dans la région, en particulier au Qatar, en Egypte et en Arabie saoudite, Blinken s'est aussi efforcé de préparer le "jour d'après" la guerre en matière de reconstruction et de gouvernance dans le territoire palestinien où la tâche s'annonce gigantesque.

Peu de détails concrets ont filtré sur ces préparatifs, notamment pour savoir qui pourra y assurer la sécurité, mais les pays arabes ont dit ne pas être prêts à payer seuls la facture sans perspective de création d'un Etat palestinien, ce qu'Israël rejette.

En parallèle, les Etats-Unis font miroiter la possibilité d'une normalisation des relations entre Israël et l'Arabie saoudite, ce qui constituerait un tournant historique dans la région.

* Article modifié par Ahraminfo

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