Le président américain Joe Biden et le président allemand Frank-Walter Steinmeier saluent une garde d’honneur militaire lors d’une cérémonie officielle d’accueil au palais présidentiel de Bellevue, à Berlin. Photo : AFP
Joe Biden rencontre plusieurs dirigeants européens vendredi à Berlin, lors d'une visite d'adieu au cours de laquelle tous veulent pousser en faveur de la fin de la guerre à Gaza après la mort du chef du Hamas Yahya Sinouar.
Durant ce déplacement éclair d'une journée chez l'un des principaux partenaires des Etats-Unis, l'aide à Ukraine sera l'autre gros dossier au menu, au lendemain de la présentation par Volodymyr Zelensky de son "plan de victoire" devant l'Union européenne et l'Otan.
L'annonce par Israël, jeudi soir, de la mort du chef du Hamas, Yahya Sinouar, tué lors d'une opération militaire dans la bande de Gaza, marque un tournant dans la guerre sur la bande assiégée et bombardée depuis un an.
Joe Biden a indiqué jeudi soir à son arrivée dans la capitale allemande avoir demandé à son secrétaire d'Etat américain Antony Blinken de se rendre prochainement en Israël, ajoutant qu'il "espérait" parvenir à un cessez-le-feu à Gaza.
"Il est temps que cette guerre prenne fin" et que les otages du Hamas à Gaza "soient ramenés chez eux", a-t-il dit.
La mort de Yahya Sinouar représente "une opportunité que nous devons saisir ensemble pour apporter un jour meilleur à la population de Gaza, d'Israël et de toute la région", a aussi commenté le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche Jake Sullivan.
Berlin et Paris ont lancé des appels similaires. Le président Emmanuel Macron a estimé vendredi soir que la mort de Yahya Sinouar représentait une "occasion" à saisir "pour que tous les otages puissent être libérés et pour que la guerre soit enfin arrêtée".
Le démocrate de 81 ans avait repoussé il y a une semaine son déplacement en Allemagne en raison de l'ouragan Milton.
Réunion à quatre
Vendredi, Joe Biden sera d'abord accueilli à 08H00 GMT avec les honneurs militaires par son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier, en vue d'y recevoir l'Ordre national du mérite pour sa contribution à la relation transatlantique et à la défense de la démocratie.
Un tête-à-tête est prévu à la mi-journée avec le chancelier Olaf Scholz, suivi d'une réunion à quatre avec le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Keir Starmer, consacrée au Proche-Orient et à l'Ukraine.
La presse allemande ironise sur la rencontre entre ce chef d'Etat américain en fin de mandat, qui a dû se retirer de la course à la présidentielle, et le chancelier allemand, sous pression pour faire de même car très impopulaire à moins d'un an des législatives dans son pays.
"Deux canards boiteux se retrouvent entre eux", écrit vendredi le Spiegel, "en dépit des postes qu'ils occupent leur rayonnement est limité".
Ce voyage offre néanmoins à Joe Biden une ultime chance de rassurer ses alliés, inquiets d'une possible victoire du républicain Donald Trump après la présidentielle du 5 novembre, notamment sur le dossier ukrainien. Il devrait sur ce sujet aussi appeler les Européens à maintenir leur effort.
- Soutien durable -
"Ce que le président essaie de faire est de s'assurer que notre engagement pour l'Ukraine soit durable", a dit le conseiller à la sécurité de Joe Biden.
L'Allemagne, deuxième fournisseur d'armes à Kiev après les Etats-Unis, a déjà divisé par deux, à quatre milliards d'euros, son enveloppe budgétaire consacrée à l'Ukraine pour 2025.
Deux ans et demi après le début de l'invasion russe, l'Ukraine est en grande difficulté sur le front oriental, subissant des bombardements meurtriers et incessants.
Et le "plan de victoire" présenté par Volodymyr Zelensky n'a pour le moment pas rencontré un soutien unanime du côté des Alliés.
Le chancelier allemand insiste de plus en plus, en sus du soutien à Kiev, sur la nécessité de négociations de paix. "Nous devons dans le même temps sonder toutes les possibilités en vue d'une paix juste et durable", a-t-il répété vendredi matin sur X
De son côté, le président français Emmanuel Macron a souligné jeudi soir à Bruxelles que "la question des garanties de sécurité" pour l'Ukraine serait évoquée lors de la rencontre des dirigeants occidentaux à Berlin.
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