Archives : UN peacekeepers hold their flag, as they observe Israeli excavators attempt to destroy tunnels built by Hezbollah, near the southern Lebanese-Israeli border village of Mays al-Jabal, Lebanon. Photo : AP
Israël fait face à une salve de critiques internationales sur son offensive militaire au Liban et les tirs de ses soldats sur les forces de maintien de la paix.
Israël a expliqué vendredi avoir tiré en direction d'une "menace" près d'une position de la Force intérimaire des Nations unies (Finul) dans le sud du Liban où son armée mène une vaste offensive aérienne et terrestre contre le Hezbollah, allié du Hamas palestinien.
"Deux Casques bleus sri-lankais ont été blessés", après deux soldats indonésiens la veille, a rapporté la Finul qui a fait état d'explosions pour la deuxième fois en 48 heures.
Le Hezbollah a appelé vendredi les Israéliens à s'éloigner des sites militaires dans des zones résidentielles du nord du pays. "L'armée de l'ennemi israélien se sert des maisons (...) comme centres de rassemblement pour ses officiers et soldats" dans plusieurs régions du nord d'Israël et "dispose de bases militaires" dans les principales villes du nord comme "Haïfa, Tibériade, Acre" notamment, a déclaré le groupe libanais.
A Gaza, des tirs et des explosions ont retenti dans le quartier Al-Zeitoun, de la ville de Gaza, selon un journaliste de l'AFP.
"Inacceptable"
Joe Biden a joint sa voix vendredi aux nombreuses critiques internationales contre les tirs contre les soldats de la Finul. A la question "Demandez-vous à Israël d'arrêter de frapper les forces de maintien de la paix de l'ONU?", le président américain, a répondu: "Absolument, tout à fait".
Le président français Emmanuel Macron a jugé "tout à fait inacceptable" que les Casques bleus soient "visés délibérément par les forces armées israéliennes" et prévenu que la France "ne tolérera pas" de nouveaux tirs, lors d'un sommet à Chypre des dirigeants des pays méditerranéens de l'UE.
Il a en outre estimé que "cesser les exportations d'armes" utilisées à Gaza et au Liban était "l'unique levier" pour mettre fin aux conflits qui y font rage.
Les dix pays membres non permanents du Conseil de sécurité de l'ONU ont exprimé leur "profonde inquiétude" après ces attaques et "souligné que toute attaque délibérée contre les forces de maintien de la paix sont une grave violation du droit humanitaire international".
Le Premier ministre irlandais Simon Harris a exhorté samedi Israël à tenir compte des "préoccupations de la communauté internationale" et à "cesser" les tirs contre les soldats de la paix de l'ONU dans le sud du Liban.
"Cessez-le-feu immédiat"
Depuis octobre 2023, plus de 2.100 personnes ont été tuées au Liban, dont plus de 1.200 depuis le 23 septembre, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.
L'ONU a recensé près de 700.000 déplacés à l'intérieur du Liban, qu'ont fui environ 400.000 personnes, la plupart en Syrie.
A la frontière israélienne, l'armée libanaise a rapporté la mort de deux soldats, portant à quatre le nombre de militaires libanais tués depuis le début de l'intensification des bombardements israéliens sur le Liban.
Au lendemain des frappes israéliennes les plus meurtrières sur Beyrouth depuis trois semaines de guerre entre l'armée israélienne et le Hezbollah, le Premier ministre libanais Najib Mikati a appelé vendredi l'ONU à adopter une résolution pour un "cessez-le-feu total et immédiat".
Ces frappes, qui ont fait 22 morts et 117 blessés, selon le ministère libanais de la Santé, visaient "le chef de l'appareil sécuritaire du Hezbollah Wafic Safa", a indiqué à l'AFP une source proche de cette formation.
C'est la troisième fois que l'armée israélienne vise directement la capitale libanaise, Israël concentrant ses frappes sur la banlieue sud de Beyrouth, un bastion du Hezbollah.
L'émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, a déclaré vendredi que Washington travaillait "sans relâche" pour un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais.
Bombardements israéliens
Après un an de combats dans la bande de Gaza contre le Hamas, Israël a concentré l'essentiel de ses opérations sur le front libanais.
Mais l'armée israélienne, qui a annoncé vendredi la mort d'un soldat dans le territoire palestinien, pilonne depuis dimanche le nord de la bande de Gaza et encercle la ville de Jabalia, où elle accuse le Hamas de reconstituer ses forces.
La Défense civile de la bande de Gaza a fait état de la mort de 30 personnes vendredi dans une série de frappes israéliennes dans la ville de Jabalia, dans le nord du territoire.
La guerre à Gaza a été déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque des forces israélienne sur la bande de Gaza.
Au moins 42.126 Palestiniens ont été tués, en majorité des femmes et des enfants, dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé de Gaza. 2,4 millions de Gazaouis ont aussi été déplacée.
*Article modifié par Ahraminfo
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