Le nouveau gouvernement jordanien a prêté serment devant le roi mercredi 18 septembre. Photo : X Jordan News Agency
Le nouveau gouvernement jordanien, dirigé par Jafar Hassan, a prêté serment mercredi 18 septembre devant le roi Abdallah II, à la suite des élections législatives du 10 septembre, marquées par une percée du Front d'action islamique (FAI), bras politique des Frères musulmans.
A l'issue d'un scrutin caractérisé par une faible participation, le monarque avait chargé Jafar Hassan, 56 ans, ancien directeur de son cabinet et ex-ministre du Plan, de former un nouvel exécutif.
Conformément à la Constitution, le gouvernement démissionne après les législatives, mais c'est le roi qui nomme le Premier ministre, le Parlement disposant de pouvoirs limités.
Depuis plusieurs années, Abdallah II appelle à une "transition vers des gouvernements parlementaires efficaces", où une coalition majoritaire à la Chambre des députés formerait le gouvernement. Mais il estime que cela nécessite des partis politiques forts et plusieurs cycles parlementaires pour y parvenir.
Les dernières élections sont les premières à se tenir depuis l'adoption, début 2022, d'une nouvelle loi qui a augmenté le nombre de sièges au Parlement de 130 à 138, relevé le quota réservé aux femmes (de 15 à 18) et abaissé l'âge minimum des candidats, dans le but de dynamiser une scène politique amorphe.
Le nouveau cabinet comprend, outre Jafar Hassan, 31 ministres, dont 14 issus de l'ancienne équipe, parmi lesquels le chef de la diplomatie Ayman Safadi et le ministre de l'Intérieur Mazen Al-Faraya.
Aucun membre du nouveau gouvernement n'appartient à un parti politique, la plupart étant des représentants de tribus ou des hommes d'affaires.
Les ministres, dont cinq femmes, ont prêté serment devant le roi au palais de Raghadan à Amman, selon un communiqué du cabinet royal.
Le FAI a remporté 31 sièges sur les 138 du Parlement, un score inédit pour le principal parti d'opposition en Jordanie depuis plus de trois décennies.
Ce résultat s'inscrit dans un climat de mécontentement généralisé face à une économie morose et à la guerre en cours à Gaza, qui a suscité la colère de nombreux électeurs jordaniens, dont près de la moitié sont d'origine palestinienne.
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