Dimanche, 13 octobre 2024
International > Monde Arabe >

L'Algérie élit son président, victoire attendue d'Abdelmadjid Tebboune

AFP , Samedi, 07 septembre 2024

s
Un homme passe devant une bannière électorale du président sortant et candidat indépendant à la présidence de l’Algérie, Abdelmajid Tebboune, à Oran. Photo : AFP

Plus de 24 millions d'Algériens sont appelés aux urnes samedi pour un scrutin présidentiel, qui devrait voir la reconduction sans surprise du président Abdelmadjid Tebboune pour un deuxième mandat et dont le principal enjeu réside dans le taux de participation.

Les bureaux de vote ont ouvert à 07H00 GMT et fermeront à 18H00 GMT. Les premiers électeurs ont commencé à voter. Les résultats pourraient tomber samedi soir, avec une annonce officielle prévue au plus tard dimanche.

Face au président sortant, deux candidats peu connus: Abdelaali Hassani, un ingénieur des travaux publics de 57 ans, chef du Mouvement de la société pour la paix (MSP), le principal parti islamiste, et Youcef Aouchiche, 41 ans, ancien journaliste et sénateur, à la tête du Front des forces socialistes (FFS), plus vieux parti d'opposition, ancré en Kabylie (est).

La réélection de M. Tebboune, 78 ans, est d'autant plus acquise que quatre formations de premier plan soutiennent sa candidature, notamment le Front de libération nationale (FLN, ex-parti unique) et le mouvement islamiste El Bina.

"La deuxième économie en Afrique"

L'abstention avait battu des records (60%) lors du scrutin remporté par M. Tebboune en décembre 2019 avec 58% des suffrages, alors que les manifestations massives pour un changement du système en vigueur depuis l'indépendance (1962), battaient leur plein.

Ce mouvement de protestation, le Hirak, venait, en avril, de chasser du pouvoir, avec la puissante armée, le prédécesseur de M. Tebboune, Abdelaziz Bouteflika, après 20 ans de règne.

Face au spectre d'une faible affluence, M. Tebboune comme ses adversaires ont sillonné le pays, mais la campagne électorale a suscité peu d'enthousiasme.

Les Algériens établis à l'étranger, 865.490 électeurs selon l'Autorité électorale Anie, votent depuis lundi.

Les trois candidats ont axé leurs discours sur les questions socio-économiques, promettant d'améliorer le pouvoir d'achat et de redresser l'économie, afin qu'elle soit moins dépendante des hydrocarbures (95% des recettes en devises).

En politique étrangère, un consensus règne sur les causes palestinienne et sahraouie, défendues par tous les prétendants.

Aidé par la manne du gaz naturel, M. Tebboune a promis de nouvelles revalorisations des salaires et des retraites, des investissements, deux millions de logements neufs et 450.000 emplois nouveaux, pour faire de l'Algérie, "la deuxième économie en Afrique", derrière l'Afrique du sud.

"Tolérance zéro"

En clôture de campagne mardi, M. Tebboune s'est engagé à redonner aux jeunes -plus de la moitié des 45 millions d'habitants et un tiers des électeurs- la "place qui leur sied".

M. Tebboune affirme que son premier quinquennat a été entravé par le Covid-19 et la corruption de son prédécesseur, dont il fut plusieurs fois ministre.

Ses rivaux promettent davantage de libertés. Le candidat du FFS s'engage à "libérer les prisonniers d'opinion via une amnistie et à réexaminer les lois injustes" sur le terrorisme ou les médias. Celui du MSP prône "le respect des libertés réduites à néant".

Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD, algérien), des dizaines de personnes liées au Hirak ou à la défense des libertés, sont encore emprisonnées ou poursuivies.

* Article modifié par Ahraminfo

Lien court:

 

En Kiosque
Abonnez-vous
Journal papier / édition numérique