Archives : Le président algérien Abdelmadjid Tebboune assiste à la cérémonie de clôture du 31e sommet de la Ligue arabe dans la capitale Alger. Photo : AFP
Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, grand favori du scrutin du 7 septembre, espère obtenir un deuxième mandat en vantant un bilan socio-économique amélioré, mais les espoirs de changements politiques profonds se sont évanouis cinq ans après le mouvement pro-libertés Hirak.
"Ce que nous avons réalisé (ces cinq dernières années) est un premier jalon pour que notre économie devienne celle d'un pays émergent", a estimé M. Tebboune, en annonçant le 11 juillet briguer un second mandat de cinq ans pour parachever une "Algérie nouvelle".
Elu en décembre 2019 avec une forte abstention (60%), en plein Hirak, M. Tebboune a dû affronter l'hostilité de ce mouvement pro-démocratie parvenu à chasser en avril de la même année son prédécesseur, Abdelaziz Bouteflika.
"Puissance économique"
Pour sa part, M. Tebboune estime avoir "remis le pays sur les rails en réponse aux besoins de la population et pour faire de l'Algérie une puissance économique".
Non sans pointer du doigt les derniers mandats de M. Bouteflika (décédé en septembre 2021) comme "une décennie mafieuse", dénonçant "le gang" de "priviligiés" (ministres ou hommes d'affaires) qui l'entouraient et ont été lourdement condamnés après sa chute.
A côté de ce grand ménage, M. Tebboune estime avoir également redressé la barre économique.
Les recettes de l'Etat ont augmenté, la saignée du Trésor relève du passé selon les experts.
M. Tebboune a introduit de "nouvelles méthodes de gouvernance orientée vers les besoins sociaux et matériels de la population", a souligné M. Abidi, évoquant aussi un "discours de proximité trempé dans le registre populiste" et "un système de rente généralisé". Avec la revalorisation des salaires publics, des retraites et l'attribution de logements sociaux.
En meeting récemment à Oran (ouest), M. Tebboune a promis 450.000 nouveaux emplois et une hausse de 13.000 à 20.000 dinars (133 euros) -- au niveau du salaire minimum -- de l'allocation chômage mensuelle, créée en 2022 pour les 19-40 ans.
A ceux qui critiquent des avancées trop lentes, M. Tebboune rétorque que son premier mandat a été amputé de deux ans "par la guerre contre le Covid-19 et la corruption".
Une période qui a marqué Abdelhamid Megunine, un étudiant de 20 ans interviewé par l'AFP à Alger: "nous avons beaucoup souffert. Les prix et le coût de la vie ont augmenté".
La situation s'améliore depuis 2022 avec une croissance annuelle d'environ 4% et des réserves de changes de 70 milliards de dollars.
Mais l'économie et le financement des aides sociales restent dépendants des hydrocarbures, les exportations de gaz naturel fournissant 95% des ressources en devises.
En politique étrangère, le bilan de M. Tebboune est également mitigé, avec un retour de l'Algérie sur la scène internationale, notamment comme membre non-permanent du Conseil de sécurité de l'ONU où elle défend farouchement la cause palestinienne, mais ses relations avec certains voisins arabes comme le Maroc et africains comme le Mali se sont détériorées.
De même, avec la France, une nouvelle brouille a éclaté fin juillet, quand Paris a apporté un soutien marqué au plan d'autonomie marocain pour le Sahara occidental. Alger, qui y appuie les indépendantistes sahraouis, a répliqué par le retrait immédiat de son ambassadeur à Paris.
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