Des Palestiniens prient pour leurs proches tués lors d’une frappe aérienne israélienne dans le camp de réfugiés de Nur Shams, près de la ville de Tulkarem en Cisjordanie occupée. photo : AFP
Dix Palestiniens ont été tués dans le nord de la Cisjordanie occupée, a déclaré mercredi à l'AFP le porte-parole du Croissant-Rouge palestinien, l'armée israélienne indiquant mener "une opération de contre-terrorisme".
Deux Palestiniens ont été tués dans la ville de Jénine, quatre dans le bombardement d'une voiture dans un village proche et quatre autres dans un camp de réfugiés près de la ville de Toubas, a précisé Ahmed Jibril, porte-parole du Croissant-Rouge.
Il a ajouté avoir recensé jusqu'ici "15 blessés".
Les incursions israéliennes dans des zones autonomes palestiniennes sont quotidiennes en Cisjordanie. Il est cependant rare qu'elles soient menées simultanément dans plusieurs villes, comme ce fut le cas dans la nuit de mardi à mercredi.
Depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre, l'armée israélienne a également mené plusieurs raids aériens sur des camps de réfugiés ou des villes du territoire palestinien, occupé depuis 1967 par Israël.
Raids aériens
Ces dernières semaines, les opérations israéliennes en Cisjordanie se sont concentrées sur le nord du territoire, où les groupes armés en lutte contre Israël sont particulièrement actifs.
"L'armée opère avec toutes ses forces depuis la nuit dans les camps de réfugiés de Jénine et Tulkarem pour démanteler les infrastructures terroristes irano-islamistes qui y sont implantées", a commenté le ministre israélien des Affaires étrangères, Israel Katz.
Il a accusé sur le réseau social X la République islamique d'Iran de vouloir "établir un front terroriste à l'est en Judée-Samarie", le nom biblique de la Cisjordanie utilisé par les Israéliens, "sur le modèle de Gaza et du Liban", où le Hezbollah, grand allié de Téhéran, tire quasi quotidiennement des roquettes sur Israël depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza.
Il affirme en outre que des "armes sophistiquées sont introduites illégalement depuis la Jordanie" en Cisjordanie.
Il y a une semaine, Israël avait annoncé avoir tué dans une frappe aérienne un responsable de la branche armée du Fatah palestinien au Liban, l'accusant là aussi de "trafic d'armes" vers la Cisjordanie pour le compte de l'armée idéologique de la République islamique.
L'armée israélienne a annoncé avoir tué lundi 26 août soir cinq Palestiniens dans un raid aérien sur le camp de réfugiés de Nour Shams de Tulkarem.
Elle a précisé mercredi avoir à cette occasion notamment "éliminé Jibril Jibril, impliqué dans des activités terroristes à Tulkarem et Qalqiliya, qui avait été libéré en novembre dans le cadre de l'accord" d'échanges d'otages (enlevés le 7 octobre et emmenés à Gaza) contre des prisonniers palestiniens incarcérés par Israël.
"Annexer la Cisjordanie"
Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, plus de 650 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie par l'armée israélienne ou des colons, selon des données officielles palestiniennes, et au moins 20 Israéliens parmi lesquels des soldats dans des attaques palestiniennes ou lors d'opérations de l'armée en zone autonome palestinienne, selon les données officielles israéliennes.
Le Jihad islamique, mouvement islamiste palestinien allié du Hamas, particulièrement implanté dans les camps de réfugiés du nord de la Cisjordanie, a dénoncé une "guerre ouverte de l'occupant" israélien.
"Avec cette agression qui vise à transférer le poids du conflit à la Cisjordanie occupée, l'occupant veut imposer un nouvel état de fait sur le terrain pour annexer la Cisjordanie", a-t-il accusé dans un communiqué.
De son côté, le Hamas, dont la popularité a grimpé en Cisjordanie depuis le début de la guerre à Gaza, tandis que celle de son rival, l'Autorité palestinienne, a chuté, appelle régulièrement la Cisjordanie à se "soulever".
Il a réitéré son appel mardi soir, exhortant les trois millions de Palestiniens de Cisjordanie à répondre à une nouvelle polémique lancée la veille par Itamar Ben Gvir, ministre israélien d'extrême droite qui appelle ouvertement à annexer la Cisjordanie.
Ben Gvir avait suscité l'ire de nombreuses capitales arabes et de l'Organisation de la coopération islamique en remettant en question le bien-fondé du statu quo sur l'esplanade des Mosquées de Jérusalem, disant qu'il s'y verrait bien construire une synagogue.
* Article modifié par Ahraminfo
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