La journée du dimanche 25 août devrait être une étape décisive dans les négociations pour tenter de mettre fin à la guerre à Gaza, a déclaré à l’AFP une source égyptienne. Le chef d’Etat-Major des armées américaines, le général Charles Brown, est arrivée samedi dans la région pour une tournée incluant l’Egypte, la Jordanie et Israël. Et on parle d’une visite du premier ministre qatari au Caire selon Reuters. Les pourparlers entre Israël et le Hamas buttent toujours sur un certain nombre de désaccords notamment sur la durée du cessez-le-feu et donc la fin, ou non, de la guerre. Voici les principaux points de discorde.
L’axe de Philadelphie
Lors des précédents cycles de négociations, les pourparlers ont achoppé sur le contrôle de l’axe de Philadelphie (Salah Al-Din), une zone tampon située à la frontière entre Gaza et l'Egypte établie cconformément à l’accord de paix de Camp David signé entre l’Egypte et Israël en 1979. L’AFP a rapporté jeudi 22 août soir qu’Israël n'acceptera pas un accord de trêve à Gaza sans « le contrôle du couloir de Philadelphie, afin d'empêcher un réarmement du Hamas », indique le bureau de Netanyahu.
Une condition que l’Egypte a fermement refusée à plusieurs reprises.
Les conditions israéliennes, en particulier le maintien d'une présence militaire dans la bande de Gaza, et dans le corridor de Philadelphie, compliquent les pourparlers et retardent la conclusion d'un cessez-le-feu, selon l'agence Reuters qui cite des sources proches des négociations.
Selon un article du Washington Post, les Etats-Unis ont proposé une nouvelle formule impliquant la présence de forces internationales sous l’égide des Nations-Unies, qui prendraient le contrôle des axes de Philadelphie et de Netzarim, et du côté palestinien du terminal de Rafah, et ce, au lieu de la présence israélienne.
Jeudi, cependant, le cabinet du premier ministre israélien a nié ce qu’il a décrit comme étant « des rapports sur l’introduction de forces internationales dans l’axe de Philadelphie dans la bande de Gaza ».
Le bureau de Netanyahu a déclaré dans un communiqué que « les rapports sur l’introduction des forces internationales dans l’axe de Philadelphie sont incorrects » et que le premier ministre maintient le principe qu’Israël prenne le contrôle de l’axe pour empêcher le réarmement du Hamas ».
Mais samedi 24 août, le site web Alarabyia a décalré que Netanyahu a accepté de réduire les forces dans le corridor sans donner plus de détails.
Israël exige des garanties pour reprendre le combat !
Selon le site d’information israélien Times of Israël, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a exigé le 7 juillet, des garanties pour qu’Israël puisse reprendre le combat. D’après les déclarations d’un responsable de la sécurité israélienne à la 12e chaine « Nétanyahu fait trainer le processus de négociations et essaye de gagner du temps, il n’a ni enthousiasme ni volonté de finaliser un accord pour la libération des otages. Au lieu que les discussions soient motivées par l’urgence elles sont plutôt construites sur des calomnies et des positions radicalisées ».
Le chef de l’opposition israélienne a également critiqué la déclaration de Nétanyahu « Nous sommes à un point critique des négociations, la vie des otages en dépend. Pourquoi émettre de tels messages provocateurs. En quoi cela contribue-t-il au processus ? », a-t-il déclaré.
Le bureau du premier ministre a indiqué que tout potentiel accord doit « permettre à Israël de revenir et de se battre jusqu’à ce que tous les objectifs de la guerre soient atteints ».
La déclaration de Netanyahu, qui intervient à un moment crucial avant la reprise des pourparlers, a suscité l'ire tant d’Israël que des médiateurs qui l'accusent de tenter de saboter des progrès durement acquis.
Pour l’Egypte, pas de tours de guets sur le corridor de Philadelphie
Le journal américain Wall Street Journal a rapporté le 22 août que Le Caire a rejeté une proposition israélienne de construire huit tours de guet sur le corridor de Philadelphie, ainsi qu’une proposition américaine de construire deux tours (au lieu de 8) sur le corridor de 14 kilomètres de long. « L’Egypte insiste sur un retrait israélien complet », a ajouté le journal américain.
Le retour de la population gazaouie vers le nord
Israël a exigé que les négociations sur le retour des civils dans le nord de Gaza soit reportées à une « date ultérieure », a affirmé une source proche des pourparlers menés sous la médiation des Etats-Unis qui se sont terminées la semaine dernière.
Le Hamas et certains médiateurs ont considéré cette annonce comme un recul d’Israël par rapport à un engagement antérieur de se retirer du corridor de Netzarim et de permettre la liberté de mouvement à l’intérieur de Gaza.
Le corridor de Netzarim, une route de sept kilomètres traversant en largeur la bande de Gaza, est devenu un point crucial dans les négociations entre Israël et le Hamas. Créé durant le conflit actuel, ce corridor a été conçu pour permettre un contrôle militaire israélien sur les mouvements entre le nord et le sud de Gaza.
Cependant, le Hamas exige le retour des Palestiniens déplacés du nord dans leurs foyers. Israël a accepté leur retour, mais veut les fouiller pour trouver des armes.
La présence des forces israéliennes dans ce corridor illustre, selon des analystes est un préliminaire à un retour de la guerre et à la construction des colonies à Gaza.
Accord de cessez-le-feu ou fin de la guerre ?
La première phase du plan Biden prévoit un cessez-le-feu total de six semaines assorti d'un retrait israélien des zones densément peuplées de la bande de Gaza.
Les contours précis de la deuxième phase seront négociés pendant ce premier cessez-le-feu de six semaines.
Biden a précisé que les hostilités ne reprendraient pas tant que les discussions continuent.
Selon le Wall Street Journal, le Hamas insiste à obtenir des garanties de la part des Etats-Unis d'une « fin de la guerre » et a exprimé des inquiétudes quant au flou de la proposition israélienne sur cette question clé.
Jusqu’à, toutes les parties utilisent le mot « accord » sans préciser s’il s’agit d’un cessez le feu ou de la fin de la guerre.
La libération des prisonniers et des otages
Selon le Hamas, Israël exige le droit de mettre son veto sur les noms des prisonniers et de les déplacer à l’extérieur de la Palestine. Le Hamas, lui, exige un échange sans restriction et de la part d’Israël. La première phase du plan Biden prévoit la libération d’un nombre indéterminé d’otages dont des femmes, des personnes âgées et des blessés en échange de la libération de centaines de prisonniers palestiniens. La deuxième phase prévoit la libération des otages israéliens restants y compris des soldats.
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