Le leader palestinien Farouq Al-Qaddumi (Abu Al-Lutf), l’un des fondateurs du Fatah est décédé jeudi 22 août à l'âge de 93 ans dans la capitale jordanienne Amman, annonce un communiqué du mouvement palestinien. « Avec le départ du combattant Abu Al-Lutf, le Fatah a perdu une grande figure nationale, un combattant qui a passé sa vie à défendre notre peuple, sa cause et ses droits légitimes », affirme le communiqué publié sur la page officielle du Fatah.

Le mouvement de résistance palestinien « Hamas » a également déploré la mort d’Al-Qaddumi. « Abu Al-Lutf était un exemple de fermeté dans les principes révolutionnaires, une voix forte face à toutes les tentatives visant à renoncer aux droits de notre peuple. Il a vécu comme un défenseur de la Palestine, luttant contre l’occupation, rejetant tous les projets de colonisation et de liquidation, notamment le malheureux accord d’Oslo contre le danger duquel il a mis en garde », affirme un communiqué du Hamas.

Et d’ajouter : « Aujourd'hui, alors que nous vivons une guerre génocidaire contre notre peuple à Gaza, nous nous souvenons des positions fortes d’Al-Qaddumi et de son soutien continu à la résistance. Son héritage restera à vie dans nos cœurs et dans la conscience de notre nation ».

Né en 1931 à Naplouse en Cisjordanie, Al-Qaddumi était un farouche opposant aux accords d'Oslo qu’il considérait comme une trahison aux principes du Fatah. Très actif politiquement dès son jeune âge, il rejoint le Parti arabe socialiste du Baas dans les années 1940. Dans les années 50, il se rend en Egypte pour faire des études d’économie et de sciences politiques à l’université américaine du Caire. C’est là qu’il fait la connaissance de Yasser Arafat (Abu Ammar) et Salah Khalaf (Abu Iyad) avec lesquels il fonde le mouvement Fatah à la fin des années cinquante, avec l’aide de Khalil Al-Wazir (Abu Jihad) et Mahmoud Abbas (Abu Mazen).

En 1969, il est nommé membre du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine. En 1973, il devient le chef du bureau politique du Fatah.

En 1983, après l'invasion israélienne du Liban, Al-Qaddumi et les dirigeants de l'Organisation de libération de la Palestine quittent Beyrouth pour la Tunisie.