Ravina Shamdasani, porte-parole du haut-commissariat de l'ONU aux droits de l'homme.
Les Nations unies ont qualifié vendredi d"horrible" l'attaque la veille de colons juifs sur un village en Cisjordanie occupée, ajoutant que, "dans l'ensemble, nous assistons à une impunité" face à de telles attaques.
L'Etat israélien est responsable de certaines violences meurtrières dans ce territoire palestinien et celles-ci doivent "cesser", a lancé en conférence de presse à Genève la porte-parole du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, Ravina Shamdasani.
"Selon des informations, les forces de sécurité israéliennes restent passives pendant que des attaques ont lieu", a-t-elle souligné. "Des informations font même état de la distribution d'armes aux colons. Il y a donc clairement une responsabilité de l'État à cet égard", a jugé Mme Shamdasani.
L'armée israélienne a raconté que "des dizaines de civils israéliens, certains masqués", étaient entrés jeudi à Jit, à l'ouest de Naplouse, et "avaient incendié des véhicules et des installations, jeté des pierres et des cocktails Molotov".
"C'était horrible", a commenté Ravina Shamdasani.
"Ce qui est frappant (...), c'est que le meurtre d'hier à Jit n'est pas une attaque isolée et qu'il est la conséquence directe de la politique d'Israël de colonisation en Cisjordanie", a-t-elle poursuivi.
L'attaque a fait un mort tombé "sous les balles de colons" et un blessé grave, selon le ministère palestinien de la Santé.
"Nous avons signalé ces dernières années que des colons attaquaient en toute impunité des communautés palestiniennes sur leurs terres en Cisjordanie et c'est vraiment là le noeud du problème : l'impunité dont jouissent les auteurs de violations aussi graves" des droits de l'homme, a dit Mme Shamdasani.
La violence en Cisjordanie, un territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, a augmenté depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza le 7 octobre.
"Nous avons vérifié que depuis le 7 octobre et jusqu'à hier, 609 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, dont 146 enfants, huit femmes et au moins quatre personnes handicapées", a-t-elle ajouté.
"Il est clair que cela doit cesser et la clé pour cela sera que les auteurs (de ces violences, ndlr) répondent de leurs actes", a-t-elle martelé.
"Dans l'ensemble, nous assistons à une impunité. Il y a eu quelques enquêtes, très peu, mais, même dans ces cas, la plupart du temps celles-ci n'aboutissent pas à la justice pour les victimes".
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