UNFPA Une fille marche à travers les décombres de la guerre à Sanaa, au Yémen. Photo :UN
Les rebelles houthis au Yémen ont saisi le 13 août le bureau des droits de l'homme de l'ONU dans la capitale Sanaa, ont annoncé les Nations unies mardi.
"Les forces Ansar Allah (autre nom donné aux rebelles, NDLR) doivent quitter les lieux et restituer immédiatement tous les biens et propriétés", a déclaré le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, dans un communiqué.
"Pénétrer dans un bureau de l'ONU sans autorisation et s'emparer de documents et de biens par la force est totalement incompatible avec les privilèges et immunités qui sont accordés aux Nations unies", a-t-il ajouté.
Le Haut-Commissaire a affirmé qu'il s'agit "d'une atteinte grave à la capacité des Nations unies à remplir leur mandat".
Lors d'un point de presse à Genève, sa porte-parole, Ravina Shamdasani, a expliqué que les faits étaient survenus le 3 août, environ deux mois après une vague de détentions de personnel de l'ONU et d'ONG.
Les 6 et 7 juin, les rebelles houthis ont "arrêtés 13 membres du personnel de l'ONU, dont six employés du bureau des droits de l'homme de l'ONU, ainsi que plus de 50 travailleurs d'ONG et un membre du personnel d'une ambassade", a rappelé la porte-parole.
"Deux autres employés du bureau des droits de l'homme de l'ONU sont déjà détenus respectivement depuis novembre 2021 et août 2023. Ils sont tous détenus au secret", a-t-elle ajouté.
Les Houthis ont affirmé avoir arrêté les membres d'un "réseau d'espions américano-israélien", agissant sous la couverture d'organisations humanitaires, des accusations que l'ONU a rejetées catégoriquement.
Le 30 juillet, le Haut-Commissariat a informé les rebelles houthis de la "suspension du bureau" de Sanaa pour des raisons de sécurité.
"Le 3 août, les autorités de facto Ansar Allah ont envoyé une +délégation+ dans les locaux du bureau des droits de l'homme de l'ONU à Sanaa", qui a obligé "le personnel à lui remettre ses biens, y compris des documents, du mobilier et des véhicules, ainsi que les clés du bureau", a expliqué Mme Shamdasani.
"Ansar Allah a obligé le personnel à se rendre au bureau pour remettre le matériel", a-t-elle spécifié.
Depuis 2014, le Yémen est déchiré par une guerre opposant les Houthis, soutenus par l'Iran, et les forces progouvernementales appuyées par une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite, qui a fait des centaines de milliers de morts et provoqué l'une des pires crises humanitaires au monde.
Les combats ont largement cessé depuis la négociation d'une trêve par l'ONU en avril 2022, même si celle-ci a officiellement pris fin six mois plus tard.
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