Les Palestiniens déplacés quittent une zone de l’est de Khan Yunis vers l’ouest, après que l’armée israélienne a donné un nouvel ordre d’évacuation pour des parties de la ville, dans le sud de la bande de Gaza. Photo : AFP
"Ou pouvons-nous aller ?", "Assez !", "Epuisés" : des centaines d'habitants ont fui Khan Younès après un ordre d'évacuation de l'armée israélienne, cherchant désespérément un abri pour échapper à une nouvelle opération militaire dans cette zone du sud de la bande de Gaza.
"Ils nous ont lancé des tracts, nous ordonnant d'évacuer", a déclaré à l'AFP Reem Abou Hayya, en référence aux tracts largués par avion jeudi par l'armée israélienne pour ordonner l'évacuation de certaines zones avant des opérations militaires dans ce gouvernorat dans le sud de la bande de Gaza.
Les tracts demandaient aux habitants d'évacuer les villes de l'est du gouvernorat de Khan Younès, notamment Al-Salqa, Al-Qarara, Bani Souheila, et des quartiers de la ville éponyme.
"Le Hamas et les organisations terroristes continuent de lancer des roquettes depuis vos zones", indiquent les tracts, avertissant que l'armée israélienne "agira avec force contre ces éléments".
Toutes ces zones ont déjà fait l'objet d'évacuations et d'opérations militaires depuis le début de la guerre le 7 octobre<
L'offensive militaire a fait près de 40.000 morts dans le territoire palestinien, d'après des données du ministère de la Santé de Gaza.
Vendredi, l'armée a annoncé le lancement d'une nouvelle opération à Khan Younès, à la suite de "renseignements faisant état de la présence de terroristes et d'infrastructures terroristes" dans cette zone.
L'armée est souvent retournée dans des zones où elle avait mené des opérations d'envergure contre des combattants palestiniens, pour les retrouver ou agir sur la base de renseignements concernant la localisation d'otages.
- "Qu'ils aient pitié de nous !"
"Nous ne savons pas où nous allons, et nous avons des malades et des handicapés avec nous. Où pouvons-nous aller ?", a raconté à l'AFP Abou Hayya, dans un cri de désespoir devant un bâtiment détruit.
Dans un territoire assiégé qui a été constamment bombardé au cours des dix derniers mois et où les approvisionnements entrent très difficilement, les habitants ont emmené tout ce qu'ils pouvaient lors de leur évacuation jeudi.
Des journalistes de l'AFP ont vu un jeune homme transportant des planches en bois qui peuvent servir de structure d'abri ou de combustible dans un avenir proche.
L'essence étant rare, seuls les plus fortunés se sont déplacés en voiture, souvent avec des matelas empilés sur le toit. La grande majorité des personnes ont marché en transportant leurs affaires dans des sacs en plastique et des sacs poubelles, sur des charrettes tirées par des ânes, des vélos, des poussettes ou des fauteuils roulants.
"Assez! Qu'ils regardent tous les deux les habitants de Gaza, qu'ils aient pitié de nous pour l'amour de Dieu", a lancé à l'AFP Ahmed Al-Najjar, en référence à la fois à Israël et au Hamas, en colère contre la guerre et la perspective d'un nouveau déplacement.
*Article modifié par Ahraminfo
Lien court: