Le président américain Joe Biden a demandé jeudi au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de travailler à conclure "rapidement" un cessez-le-feu, au 10e mois de la guerre dans la bande de Gaza.
Les deux dirigeants, qui entretiennent des relations notoirement compliquées, ont tenu à afficher leur proximité devant les caméras lors de leur rencontre dans le Bureau ovale de la Maison Blanche.
Une rencontre qui s'est tenue quatre jours seulement après l'annonce fracassante du retrait de M. Biden, 81 ans, de la campagne pour l'élection présidentielle de novembre.
"Je tiens à vous remercier pour ces 50 années de travail au service du public et de soutien à l'Etat d'Israël", a déclaré le dirigeant israélien avant d'ajouter: "je me réjouis de travailler avec vous dans les mois qui viennent".
Le président américain affiche son fort soutien à Israël depuis le début du conflit mais s'est montré de plus en plus critique au fur et à mesure qu'augmentait le bilan des victimes civiles à Gaza.
Il veut maintenant faire pression sur M. Netanyahu dans l'espoir d'arriver à un accord de cessez-le-feu dans cette guerre dévastatrice à Gaza.
"Le président réaffirmera au Premier ministre Netanyahu qu'il pense que nous devons parvenir à un accord et que nous devons le faire rapidement", a déclaré à la presse le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby.
"Nous pouvons parvenir à un accord, mais cela nécessitera, comme c'est toujours le cas, du leadership et des compromis", a-t-il ajouté.
Si les deux hommes se sont souvent rencontrés, il s'agit de la première visite du Premier ministre israélien à la Maison Blanche sous le mandat de Biden.
Les dirigeants se sont ensuite entretenus avec des familles d'otages américains détenus à Gaza, qui ont qualifié la réunion de "productive".
Nouvelle proposition israélienne
Israël a demandé de nouveaux amendements au plan de trêve, affirme Reuters qui cite quatre sources. Selon Reuters et le site israélien I24 affirment qu’après l'optimisme qui avait prévalu hier soir à l'issue de la rencontre Netanyahou -Biden, les choses ont changé.
Les modifications demandées par Israël au plan de trêve à Gaza et de libération des otages et des détenus compliquent la conclusion d'un accord final, selon une source occidentale, une source palestinienne et deux sources égyptiennes.
Israël exige la filtration des déplacés palestiniens lorsqu'ils retourneront dans le nord de la bande de Gaza au début du cessez-le-feu, revenant ainsi sur l'accord présenté par Biden fin mai, qui permet aux civils ayant fui vers le sud de rentrer librement chez eux, selon les quatre sources citées par Reuters.
Rencontre avec Trump
Dans son discours prononcé la veille pour expliquer le retrait de sa candidature à la présidentielle, M. Biden a clairement indiqué que le conflit restait une de ses priorités absolues.
"Je vais continuer à travailler pour mettre fin à la guerre contre Gaza, ramener tous les otages (...) apporter la paix et la sécurité au Moyen-Orient", a-t-il déclaré.
M. Netanyahu, 74 ans, doit également rencontrer séparément la vice-présidente et nouvelle candidate démocrate à l'élection présidentielle, Kamala Harris.
Cette dernière était absente pour son discours enflammé devant le Congrès américain mercredi, dans lequel il a partagé sa vision du futur de Gaza notamment.
Les déclarations de la nouvelle candidate sur la guerre à Gaza laissent entrevoir un possible changement par rapport à la politique de Joe Biden sur Israël.
Si l'ex-sénatrice de 59 ans n'a jamais contredit le président Biden sur le sujet, elle a à plusieurs reprises été la responsable américaine à réclamer le plus fort un cessez-le-feu.
M. Netanyahu se rendra ensuite vendredi en Floride, à l'invitation de Donald Trump qu'il a longuement remercié dans son discours devant les élus à Washington.
Jeudi matin, l'ancien président républicain a exhorté Israël à "terminer" rapidement sa guerre à Gaza, avertissant que son image mondiale était en train de se ternir.
"Il faut en finir rapidement. Cela ne peut plus durer. C'est trop long", a-t-il déclaré à Fox News.
Pendant sa longue adresse devant le Congrès, les républicains ont fortement applaudi M. Netanyahu, alors que plus de 60 élus démocrates, dont l'ancienne "speaker" Nancy Pelosi, ont boycotté son discours.
Ils condamnent sa conduite de la guerre qui s'est traduite par des dizaines de milliers de morts palestiniens -- plus de 39.100 selon un dernier bilan du ministère palestinien de la Santé à Gaza -- et une catastrophe humanitaire.
Devant la Maison Blanche, des manifestants se sont rassemblés jeudi pour protester contre la venue du dirigeant israélien. La veille, des milliers de personnes étaient descendues dans les rues de la capitale américaine.
La guerre d'Israël contre la bande occupée de Gaza dure depuis plus de 9 mois, laissant au moins 39.000 Palestiniens morts, majoritairement des enfants et des femmes.
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