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La Palestine accuse Israël de mener la guerre aux détenus de Gaza

AFP , Mardi, 16 juillet 2024

roquettes
Des roquettes tirées depuis le sud du Liban sont interceptées par le système de défense aérienne du Dôme de fer d’Israël au-dessus de la région de la Haute Galilée dans le nord d’Israël. Photo : AFP

Le ministre palestinien chargé des prisonniers, Qadoura Fares, a accusé Israël de mener une "guerre de vengeance" contre des détenus palestiniens arrêtés dans le cadre de la guerre à Gaza, passant par ce qu'il a dénoncé comme un usage répandu de la torture depuis le 7 octobre 2023.

Interrogée par l'AFP sur ces propos, l'armée israélienne a dit "rejeter catégoriquement les allégations concernant des maltraitances systématiques de détenus" arrêtés dans la bande de Gaza.

"Israël mène une guerre de vengeance contre les prisonniers à l'intérieur des murs des prisons et des centres de détention", a accusé Fares, lors d'une conférence de presse à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne, en Cisjordanie occupée.

Fares, qui dirige le Département des affaires des détenus a dénoncé "des crimes commis contre les prisonniers" traités, selon lui, comme des "otages".

L'avocat du Département, Khaled Mahajneh, a dénoncé des actes de torture, dont des "viols" et violences "psychologiques" sur les prisonniers, selon les témoignages de détenus de Gaza qu'il a visités dans la prison israélienne militaire d'Ofer, en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.

Mahajneh a notamment cité le témoignage d'un journaliste d'Al-Araby Al-Jadeed, Mohammed Arab, lui ayant dit avoir vu au centre de détention Sde Teman, situé dans le désert du Néguev (sud d'Israël), un prisonnier forcé par ses geôliers à "s'allonger sur le ventre complètement nu, avant que le tuyau d'un extincteur d'incendie lui soit enfoncé dans l'anus et que l'appareil soit actionné".

Agressions sexuelles

Le même journaliste a également témoigné de la mort, sous ses yeux, d'un détenu qui avait été battu alors qu'il était menotté, parce qu'il demandait des soins médicaux, a ajouté l'avocat.

Selon Al-Araby Al-Jadeed, média de langue anglaise basé à Londres, Arab a été arrêté par l'armée israélienne à Gaza-ville en mars.

Mahajneh a évoqué d'autres cas de "torture", dont des "agressions sexuelles" et des attaques de chiens "contre des prisonniers, les mains menottées derrière la tête".

Selon lui, les détenus sont loin de recevoir une alimentation suffisante, sont obligés de faire leurs besoins dans des toilettes "ouvertes à la vue de tous dans des cellules équipées de caméras, tandis que la douche n'est permise que pour une minute".

En réponse à la requête de l'AFP sur ces accusations, un porte-parole de l'armée israélienne a notamment rejeté "les allégations de violences sexuelles sur des détenus".

L'armée agit "conformément à loi israélienne et au droit international pour garantir les droits des détenus", a ajouté le porte-parole, assurant que les détenus reçoivent "trois repas par jour" dans des quantités visées par un "nutritionniste agréé" et qu'ils ont "accès aux soins médicaux" nécessaires.

 

Lundi soir, l'Association pour les droits civils en Israël (Acri) a annoncé dans un communiqué qu'à la suite de son recours devant la Cour suprême en vue d'obtenir la fermeture du centre de détention de Sde Teman, la Haute Cour avait donné un délai de trois jours à l'Etat pour expliquer la légalité de ce centre.

Avec la guerre à Gaza, la base militaire de Sde Teman s'est transformée en centre de détention et d'interrogatoire de Palestiniens arrêtés à Gaza et soupçonnés d'être des combattants ou de liens avec le mouvement islamiste palestinien Hamas

L'Acri et d'autres organisations de défense des droits de l'Homme accusent Israël de "tortures" dans ce centre de détention. L'Etat a déja accepté de ne pas détenir plus de 200 prisonniers à la fois dans ce lieu, et l'armée a annoncé avoir ouvert des enquêtes contre des soldats accusés de sévices contre des détenus depuis le début de la guerre contre le Hamas, certains ayant pu entraîner la mort.

La campagne militaire lancée par Israël depuis le 7 octobre 2023 a fait jusqu'à présent plus de 38.660 morts, en majorité des civils, d'après des données du ministère de la Santé du Gaza.

*Article modifié par Ahraminfo

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