Journaliste Ahmed Sanussi. Photo : Compte Facebook officiel
Le journaliste libyen Ahmed Sanussi a été libéré après trois jours de détention, ont indiqué lundi des médias locaux parmi lesquels la chaîne libyenne al-Wasat où il présente une émission d'investigation économique.
"Le parquet a relâché dimanche soir le journaliste Ahmed Sanussi (...) trois jours après son arrestation et sa détention par les service de sécurité intérieure", a indiqué la chaîne al-Wasat.
MSanussi avait été interpellé jeudi, peu après son arrivée de Tunis où il réside, par les services de sécurité intérieure, avant d'être interrogé dimanche par le procureur général qui a ordonné sa libération, selon cette chaîne libyenne indépendante.
Une photo a circulé dimanche soir sur les réseaux sociaux, montrant Sanussi à la sortie du parquet de Tripoli, souriant et entouré de quelques proches.
Les autorités n'ont donné jusqu'ici aucun détail sur les raisons de son interpellation ni les faits qui lui étaient reprochés.
Le journaliste, qui dirige le site d'information économique "Sada" et présente l'émission "Flousna" (notre argent, ndlr) sur al-Wasat, s'est fait connaître ces dernières années comme lanceur d'alerte, pointant régulièrement les autorités et organismes publics de tout bord pour des malversations et des abus, le dernier en date étant le ministère de l'Economie. La chaîne al-Wasat dispose d'un studio à Tunis.
Lundi, les Etats-Unis ont salué la libération de M. Sanussi, rappelant que les journalistes "devaient pouvoir exercer leur importante profession sans craindre une détention arbitraire", selon un communiqué de l'ambassade américaine à Tripoli.
"Une presse libre joue un rôle essentiel en favorisant l'échange d'idées et en promouvant la transparence et la responsabilité, qui seront essentielles au succès de la transition démocratique en Libye", a-t-elle souligné.
La Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul), exprimant sa "profonde préoccupation", avait appelé samedi à la libération "immédiate" de Sanussi, faisant écho aux multiples appels et condamnations d'organisations et de personnalités libyennes et étrangères.
Minée par l'insécurité et les divisions depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est gouvernée par deux exécutifs rivaux: l'un à Tripoli (ouest) dirigé par Abdelhamid Dbeibah, et l'autre dans l'Est, incarné par le Parlement et affilié au camp du maréchal Khalifa Haftar.
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