Le Hamas exige des assurances écrites des médiateurs qu’Israël continuera à négocier un accord de cessez-le-feu permanent une fois la première phase entrée en vigueur. Alors que Netanyahu affirme que la guerre ne prendra pas fin tant qu’Israël ait atteint ses objectifs de détruire les capacités militaires du Hamas et sa capacité à gouverner.
Le nouveau cycle de négociations entre Israël et le Hamas s’est poursuivi jeudi 11 juillet à Doha avec l’objectif de parvenir à une trêve dans la bande de Gaza, après une réunion mardi 9 juillet au Caire. Des délégations d’Egypte, du Qatar, des Etats-Unis et d’Israël sont réunis au Qatar où un accord de cessez-le feu et d’échange des otages et des prisonniers à Gaza est discuté.
Ceci au moment où de violents combats se poursuivent à Gaza. Des chars israéliens ont pénétré dans la ville mardi 9 juillet, le jour même du début des négociations au Caire. L’UNRWA (Agence des Nations Unies pour les Réfugiés Palestiniens) a accusé Israël d’avoir bombardé 4 écoles qui abritaient des milliers de familles déplacées en l’espace de 4 jours.
Les attaques les plus violentes ont été menées contre des camps de réfugiés dans des régions occupées de Cisjordanie.
A Doha, Israël refuse tout retrait complet de Gaza et rejette un cessez-le feu permanent ainsi que les arrangements de l'après-guerre proposés par les Etats-Unis.
Nous n’avons pas encore été informés par les médiateurs s’il y a du nouveau dans la position d’Israël sur le cessez-le feu à Gaza et l’échange des prisonniers, a annoncé le Hamas. « L’occupation continue à tergiverser et à contourner les négociations, comme elle l’a fait lors des précédents cycles », affirme un communiqué publié jeudi 11 juillet par le mouvement palestinien.
Le Conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a déclaré jeudi que les Etats-Unis étaient plus optimistes à présent quant à la possibilité de parvenir à une trêve.
Le retrait partiel d’Israël
Selon le Washington Post du 7 juillet, l’accord en discussion comprend trois phases. La première exige un cessez-le-feu dans un délai de 42 jours, au cours desquels le Hamas doit libérer 33 otages israéliens dont les femmes, les hommes âgées de plus de 50 ans et les blessés.
L’aide humanitaire sera assurée, les hôpitaux réparés et les débris nettoyés.
En retour, Israël doit libérer des centaines de Palestiniens de ses prisons et retirer ses forces des zones densément peuplées vers la frontière orientale de Gaza. Le Hamas voulait initialement un retrait de l’ensemble de l’enclave palestinienne.
La deuxième phase, qui fait l’objet de désaccords, prévoit la création d’une autorité provisoire dans la bande de Gaza dont ni le Hamas ni Israël ne feraient partie. La sécurité sera assurée par une force formée par les Etats-Unis et soutenue par des alliés arabes.
Le Hamas a accueilli, avec une certaine flexibilité, la dernière proposition de cessez-le-feu des Etats-Unis à Gaza, lorsqu’il a renoncé à la condition la plus importante à savoir l’exigence de l’arrêt complet de l’agression israélienne avant de mettre en œuvre le reste de l’initiative américaine.
Le lendemain de la guerre à Gaza
La troisième phase porte sur la reconstruction de Gaza et les arrangements ayant trait à la mise en place d’un gouvernement. A la veille des négociations au Caire, on distingue trois positions selon l’Associated Press :
Les pays arabes se sont dits disposés à accepter le plan de réforme de l’Autorité palestinienne proposé par les Etats-Unis pour gouverner Gaza, avec l’aide de pays arabes et islamiques.
Israël, pour sa part, refuse cette proposition. Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, considère une telle solution comme une récompense pour le Hamas qui conduirait à « l’établissement d’un Etat de milice aux frontières d’Israël ». Netanyahu a déclaré cependant que son pays conserverait le contrôle de sécurité sur la bande de Gaza, mais laisserait l’administration civile aux responsables locaux non associés ni au Hamas ni à l’Autorité palestinienne, suggérant que certains Etats arabes contribuent à la gouvernance et à la reconstruction de la bande de Gaza.
Le Hamas avait déclaré aux médiateurs qu’il était prêt à abandonner le pouvoir pour mettre en place une autorité provisoire. Les Palestiniens, en gros, considèrent que la seule solution pour stopper l’effusion de sang c’est la création d’un Etat palestinien sur le territoire de Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est, conformément aux accords d’Oslo signé par Israël et par l’Autorité Palestinienne.
Selon le site d’information Américain Axios, des responsables israéliens pensent que cette dernière position du Hamas rapproche les points de vue sur les articles 8 et 14. L’article 8 de la proposition d’accord concerne les négociations entre Israël et le Hamas qui se tiendraient pendant la première phase de six semaines. L’article 14 porte sur la transition entre la première et la deuxième étape. Ces articles représentaient « des écarts majeurs entre les parties ».
Nouvelle assistance militaire américaine
Parallèllement aux négociations à Doha, le ministre israélien de la Défense, Yaov Gallant, a déclaré, jeudi 11 juillet, qu’il avait discuté avec l’envoyé américain au Moyen-Orient de la livraison de nouvelles munitions à Israël dans les semaines à venir. Il s’agit de bombes pesant 227 kilos au maximum selon l’administration américaine.
L’Egypte et le Qatar mènent des efforts de médiation dans l’espoir de mettre fin à la guerre à Gaza qui dure depuis 9 mois et de libérer les otages israéliens en échange de prisonniers palestiniens. L’objectif est d’épargner à la région une guerre plus élargie et plus longue. Israël s’est exprimé sur son intention de mener des attaques sur le Liban. Le leader du Hezbollah libanais a annoncé mercredi accepter les conditions du cessez-le feu négociées par le Hamas.
Pendant des mois et face à l’intransigeance israélienne (avec couverture américaine), les efforts de médiation n’ont pas réussi à parvenir à un accord, entravés par le refus de Netanyahou de répondre pleinement aux demandes du Hamas pour un arrêt de la guerre.
Depuis octobre dernier, Israël mène une guerre dévastatrice à Gaza avec le soutien des Etats-Unis, laissant environ 40 milles morts palestiniens, dont la plupart sont des enfants et des femmes, et plus de 10 000 disparus dans un contexte de destruction massive et de famine qui a tué des dizaines d’enfants. La Cour internationale de la Justice, liée à l’ONU, étudie les accusations de génocide adressées à Israël.
Tel-Aviv poursuit la guerre au mépris des décisions du Conseil de sécurité et des ordres de la Cour Internationale de Justice. Interrogé quand la guerre prendra fin à Gaza, Yoav Gallant, a déclaré qu’elle ne prendra pas fin avant qu’Israël ne réalise ses objectifs à savoir « la destruction du Hamas ».
Lien court: