Des centaines de Palestiniens sont contraints de fuir à nouveau la ville de Khan Younès dans la bande de Gaza, ciblée mardi 2 juillet par plusieurs frappes israéliennes, après l'ordre d'évacuer donné par l'armée d'Israël.
Victimes de bombardements israéliens à Khan Younès et Rafah (sud de la bande de Gaza), huit personnes sont mortes et plus d'une trentaine de blessés sont arrivés à l'hôpital Nasser de Khan Younès, ont rapporté des soignants du Croissant-Rouge palestinien ainsi qu'une source médicale au sein de l'établissement de santé.
Un journaliste de l'AFP et des témoins ont fait état d'une multitude de frappes israéliennes mardi matin contre Khan Younès et ses environs.
L'armée israélienne a ordonné lundi une nouvelle évacuation de secteurs des gouvernorats de Khan Younès et de Rafah, où des centaines de milliers de Palestiniens ont déjà dû fuir les combats il y a plusieurs semaines.
Des témoins ont raconté que de nombreux habitants avaient quitté ces secteurs, et que des déplacés de l'est de Khan Younès, parmi lesquels des enfants et des personnes âgées, dormaient dans la rue à même le sol.
Des images de l'AFP ont montré des familles de déplacés fuyant une nouvelle fois au milieu des ruines à Khan Younès, à pied ou entassées sur des remorques.
Ordre d'évacuation
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a reconnu dimanche que l'armée livrait un "combat difficile" dans le territoire palestinien, près de neuf mois après le début de la dernière guerre déclenchée le 7 octobre 2023.
Après avoir lancé une offensive terrestre le 27 octobre 2023 dans le nord de la bande de Gaza, l'armée israélienne s'est progressivement dirigée vers le sud, ordonnant l'évacuation des zones qu'elle visait.
Le 7 mai 2024, elle avait lancé une opération terrestre à Rafah, une ville frontalière avec l'Egypte, alors présentée comme l'ultime étape de la guerre contre Hamas, poussant un million de Palestiniens à fuir, selon l'ONU.
Mais ces dernières semaines, les combats ont à nouveau gagné en intensité dans plusieurs régions que l'armée avait affirmé contrôler, notamment dans le nord, tandis que l'offensive se poursuit à Rafah.
Lundi, une nouvelle évacuation a été ordonnée dans les localités d'al-Qarara, de Bani Suheila et d'autres villes dans l'est des gouvernorats de Khan Younès et Rafah, a annoncé le porte-parole en arabe de l'armée, Avichay Adraee.
Dans le nord, les soldats israéliens ont poursuivi lundi leurs opérations lancées le 27 juin à Choujaïya, un quartier de l'est de la ville de Gaza.
Un correspondant de l'AFP a vu des hélicoptères tirer sur Choujaïya, où le Hamas a fait état de combats.
Entre 60.000 et 80.000 personnes, selon l'ONU, ont fui ces derniers jours l'est et le nord-est de la ville de Gaza.
"Nous avons fui Choujaïya. La situation est très difficile. Nous n'avons pas d'endroit où rester. Nous continuons de chercher de l'eau, mais on n'en trouve pas", a raconté un Palestinien qui a trouvé refuge dans l'ouest de la ville de Gaza.
Lundi, l'armée a annoncé la mort au combat d'un soldat dans le sud de Gaza, qui porte à 317 le nombre de militaires tués depuis le 27 octobre.
"Nos forces sont en opération à Rafah, Choujaïya, partout dans Gaza", a dit Netanyahu dimanche. "C'est un combat difficile que nous menons au sol, parfois au corps-à-corps, et aussi sous terre", a-t-il ajouté en allusion aux tunnels creusés par le Hamas.
Accusations de "torture"
Lundi, des dizaines de prisonniers palestiniens, dont le directeur de l'hôpital al-Chifa de Gaza-ville, Mohammed Abou Salmiya, ont été libérés par Israël et transférés vers des hôpitaux de Gaza, selon une source médicale.
A l'hôpital Nasser de Khan Younès, Salmiya a affirmé avoir été soumis "à de sévères tortures" pendant ses sept mois de détention.
L'agence de sécurité intérieure, le Shin Beth, a présenté cette libération comme un moyen "de libérer des places dans les centres de détention".
La guerre a provoqué des déplacements massifs de population et une catastrophe humanitaire dans la bande de Gaza, où l'eau et la nourriture manquent. Des milliers d'enfants souffrent de malnutrition, selon l'Organisation mondiale de la santé.
*Article modifié par Ahraminfo
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