Les Palestiniens regardent les conséquences du bombardement israélien dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans la bande de Gaza. Photo : AP
L'armée israélienne a bombardé dimanche 9 juin la bande de Gaza, au lendemain d'une opération "difficile" ayant permis la libération de quatre otages israéliens dans le camp de réfugiés de Nousseirat, où le mouvement Hamas a fait état de 270 personnes tuées.
Quatre membres d'une même famille ont été tués et plusieurs autres blessés dans une frappe aérienne qui a touché leur maison à Al-Darraj, un quartier de la ville de Gaza située dans le nord du territoire palestinien assiégé, selon les médecins de l'hôpital Al-Ahli.
Dans le centre de la bande de Gaza, des témoins ont signalé par ailleurs des tirs d'hélicoptères à l'est du camp d'Al-Bureij et des tirs d'artillerie à Deir al Balah. Des tirs ont également été signalés à Rafah, dans le sud.
Quatre otages israéliens ont été secourus samedi par les forces israéliennes, lors "d'une opération spéciale difficile de jour à Nousseirat", dans le centre de la bande de Gaza, selon l'armée israélienne.
Pour sa part, le Hamas a annoncé samedi un bilan d'au moins 270 morts et plus de 400 blessés dans des attaques israéliennes sur Nousseirat.
"En commettant d'horribles massacres, l'ennemi a pu libérer certains de ses prisonniers mais en même temps il en a tué, au cours de l'opération", a indiqué pour sa part Abou Obeida, porte-parole de la branche armée du Hamas. L'AFP n'était pas en mesure de vérifier ces informations d'une manière indépendante.
"Horreur"
Se disant "soulagée" de la libération des otages, la rapporteure spéciale de l'ONU dans les territoires palestiniens Francesca Albanese a déploré que ce soit "au prix d'au moins 200 Palestiniens, dont des enfants, tués et plus de 400 blessés". "Cette horreur doit s'arrêter", a martelé de son côté le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.
A Nousseirat, Khalil Al-Tahrawi dit avoir entendu des fusillades et des tirs d'obus depuis son abri. "Les avions israéliens ont commencé à nous bombarder (...) pour dissimuler l'opération de retrait", a-t-il dit.
L'armée israélienne a laissé derrière elle un spectacle de désolation, selon des images de l'AFPTV: voitures calcinées, bâtiments éventrées, incendies et décombres fumants.
On voit des hommes se frayant un chemin entre les débris pour tenter d'éteindre des flammes ou secourir des blessés. D'autres étaient rassemblés autour de corps enveloppés dans des couvertures.
"Nous ne savons pas ce qui s'est passé. Nous étions assis paisiblement et, tout à coup, nous avons entendu les frappes. Nous étions 50 personnes à nous cacher et nous avons vu des missiles voler au-dessus de nos têtes", déplore une autre habitante de Nousseirat, qui a préféré taire son nom.
"Nous voilà déplacés pour la troisième fois, sans savoir où aller."
Alors que les efforts diplomatiques pour arracher une trêve piétinent, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken est attendu les prochains jours en Israël, en Egypte, au Qatar et en Jordanie, pour "promouvoir une proposition de cessez-le-feu" présentée récemment par le président Joe Biden, selon Washington.
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