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Ce que l'on sait du plan de paix pour Gaza présenté par Biden

AFP , Samedi, 01 juin 2024

L'annonce de Joe Biden est intervenue au moment où les forces israéliennes ont progressé jusqu'au centre de Rafah, ville du sud de la bande de Gaza devenue l'épicentre du conflit, malgré les objections de la communauté internationale qui dit craindre pour la population civile.

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Des femmes palestiniennes et leurs enfants marchent à travers les décombres à la suite d’une offensive aérienne et terrestre israélienne à Jebaliya, dans le nord de la bande de Gaza. Photo : AP

Le président américain Joe Biden a annoncé, vendredi 31 mai, qu'Israël avait proposé une feuille de route en vue d'un cessez-le-feu dans sa guerre à gaza, comprenant un retrait des zones habitées de Gaza pour six semaines et la libération des otages.

Selon Biden un « accord détaillé de quatre pages et demi », qui correspondrait, avec quelques « ajustements mineurs », à ce que le Hamas s'est d'ores et déjà dit prêt à accepter.

Voici la proposition israélienne, qui comprend trois phases d'une quarantaine de jours chacune pour passer d'un cessez-le-feu temporaire à une paix durable à Gaza pour mettre fin à près de huit mois de conflit.

 Chaque phase du plan devait durer une quarantaine de jours.

Phase 1

Cette première phase comporte un cessez-le-feu total de six semaines, assorti d'un retrait israélien des zones densément peuplées de la bande de Gaza. « certains» otages israéliens, des femmes et des personnes âgées blessées ou malades seront libérés et certains corps seront restitués aux familles. Des centaines de prisonniers palestiniens seront remis en liberté. 

La trêve permet le retour des Palestiniens déportés vers leurs habitations dans le nord de la bande de Gaza, ou du moins ce qu'il en reste après des mois d'intenses bombardements israéliens. 

 

L'aide humanitaire, qui n'a jamais réussi jusqu'ici à entrer en quantité suffisante, "augmente fortement", jusqu'à atteindre 600 camions par jour. 

Phase 2

Les contours précis de cette deuxième phase seront, selon Joe Biden, négociés pendant le premier cessez-le-feu de six semaines.

Il a précisé que les hostilités ne reprendraient pas tant que les discussions continueraient.

En cas de négociations concluantes, les combats s'arrêtent définitivement et tous les Israéliens encore détenus à Gaza rentrent chez eux, soldats israéliens compris.

Les forces israéliennes se retirent complètement du territoire.

Phase 3

Un vaste plan de reconstruction de Gaza est lancé, avec le soutien des Etats-Unis et de la communauté internationale.

Les chantiers des hôpitaux, des écoles et des habitations commencent. Un haut responsable américain a jugé qu'il faudra de 3 à 5 ans pour reconstruire le territoire.

Tout est fait alors, selon Joe Biden, pour que le Hamas ne puisse pas reconstituer ses capacités d'attaque, et cela avec l'intervention de partenaires régionaux.

Les dernières dépouilles d'otages israéliens sont rendues à leurs familles.

La réaction de Hamas

Le Hamas a jugé « positive » la nouvelle feuille de route israélienne en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, selon un communiqué diffusé sur leur site.

« Le Hamas considère positivement ce qui a été inclus vendredi dans le discours du président américain Joe Biden quant à un cessez-le-feu permanent, le retrait des forces israéliennes de Gaza, la reconstruction et l'échange de prisonniers », a-t-il indiqué.

Plus tôt vendredi, le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, avait indiqué que son mouvement avait informé les médiateurs que ses « exigences », surtout un cessez-le-feu permanent et un retrait total d'Israël de la bande de Gaza, n'étaient « pas négociables ».

La réaction israélienne

Sans faire référence au discours de Biden, le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a indiqué que « le gouvernement est uni dans son désir de ramener nos otages aussi vite que possible (et) le Premier ministre a autorisé l'équipe de négociations à présenter un plan pour atteindre cet objectif ».

Mais il a dans le même temps souligné que « la guerre ne s'arrêtera pas tant que tous ses buts ne sont pas atteints », citant le retour de tous les otages et « l'élimination des capacités militaires et gouvernementales du Hamas ».

Les réactions internationales

De son côté, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres espère que ce dernier développement conduira à un accord entre les parties pour une paix durable, a indiqué son porte-parole Stéphane Dujarric.

« Nous ne pouvons pas laisser passer » cette occasion d'un accord à Gaza, a lancé Joe Biden au huitième mois d'une guerre dévastatrice dans le territoire palestinien assiégé et menacé de famine selon l'ONU. « Il est temps que cette guerre se termine. »

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a promu vendredi la nouvelle feuille de route sur Gaza dévoilée par Joe Biden en vue d'un cessez-le-feu lors d'appels avec ses homologues de la Jordanie, de l'Arabie saoudite et de la Turquie.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a salué la feuille de route israélienne pour un cessez-le-feu à Gaza présentée par le président Joe Biden, estimant qu'elle offrait « une réelle opportunité » de mettre fin à la guerre.

« Je suis tout à fait d'accord avec Biden sur le fait que la dernière proposition offre une réelle opportunité d'avancer vers une fin de la guerre et des souffrances des civils à Gaza. Cette approche en trois étapes est équilibrée et réaliste. Elle a maintenant besoin du soutien de toutes les parties », a écrit la présidente de la Commission sur les réseaux sociaux.

L'armée dans le centre de Rafah

L'annonce de Joe Biden est intervenue au moment où les forces israéliennes ont progressé jusqu'au centre de Rafah, ville du sud de la bande de Gaza devenue l'épicentre du conflit, malgré les objections de la communauté internationale qui dit craindre pour la population civile.

Les opérations militaires israéliennes ont également détruit de nombreux quartiers, déplacé la majorité des quelque 2,4 millions d'habitants de Gaza et provoqué une catastrophe humanitaire majeure.

Plus tôt vendredi, des témoins ont fait état de frappes israéliennes contre Rafah, d'où ont fui environ un million de Palestiniens depuis l'entrée des chars israéliens dans la ville le 7 mai.

De nombreuses personnes ont continué de fuir Rafah, emportant leurs affaires sur leurs épaules, dans des voitures ou sur des charrettes tirées par des ânes.

Malgré la vague d'indignation internationale soulevée par le bombardement dimanche d'un camp de déplacés à Rafah, qui a fait 45 morts dont des enfants selon le Hamas.

Le passage de Rafah, crucial pour l'entrée de l'aide

Sur le plan humanitaire, le blocage de l'acheminement de l'aide par le poste-frontière de Rafah avec l'Egypte est au centre du débat. Le passage est fermé depuis que l'armée israélienne en a pris le contrôle côté palestinien le 7 mai.

Le passage de Rafah est crucial pour l'entrée de cette aide.

La vie est devenue apocalyptique dans certaines zones depuis le début de l'offensive à Rafah, s'est alarmée l'ONU.

A Jabalia (nord), le porte-parole de la défense civile, Mahmoud Bassal, a affirmé qu'en 20 jours, "plus de 350" corps y avaient été retirés des décombres et fait état du retrait de l'armée du secteur.

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