Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. Photo : AFP
Le Moyen-Orient est au bord du "précipice" d'un "conflit régional généralisé", a alerté jeudi le secrétaire général de l'ONU devant le Conseil de sécurité, dénonçant également l'"enfer humanitaire" créé par les opérations israéliennes à Gaza.
"Le Moyen-Orient est au bord du précipice. Les derniers jours ont vu une escalade dangereuse, par les mots et les actions", a déclaré Antonio Guterres.
"Une erreur de calcul, une mauvaise communication, une méprise, pourrait conduire à l'impensable, un conflit régional généralisé qui serait dévastateur pour tous ceux concernés, et pour le reste du monde", a-t-il lancé, condamnant notamment à nouveau l'attaque sans précédent de l'Iran contre Israël le week-end dernier.
"Ce moment de danger maximal doit être un moment de retenue maximale", a-t-il plaidé. "Il est grand temps de mettre un terme au cycle sanglant de représailles".
"Nous avons la responsabilité ensemble de faire face à ces risques et d'éloigner la région du précipice", a-t-il insisté. "En commençant par Gaza".
Il a dénoncé dans les termes les plus forts l'opération israélienne dans le territoire palestinien, réitérant son appel à un cessez-le-feu immédiat, à l'accès sans entrave de l'aide humanitaire et à la libération de tous les otages.
"A Gaza, six mois et demi d'opérations militaires israéliennes ont créé un enfer humanitaire", a-t-il déploré, décrivant deux millions de Palestiniens endurant "la mort, la destruction, le déni d'aide humanitaire vitale", et la faim.
"Le bilan des victimes est accablant et sans précédent, par le rythme et l'ampleur, depuis que je suis secrétaire général" (2017), a-t-il souligné.
"Et tout cela se produit avec des limites importantes imposées par les autorités israéliennes sur la livraison d'aide à la population de Gaza, qui fait face à la faim généralisée".
La guerre déclenchée le 7 octobre a fait plus de 33.970 morts, essentiellement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Le secrétaire général de l'ONU a fait ce discours lors d'une réunion à haut niveau du Conseil de sécurité sur la situation à Gaza, en présence de plusieurs ministres des Affaires étrangères de la région, notamment la Jordanie et l'Iran.
Un vote du Conseil est prévu plus tard dans la journée concernant la demande d'adhésion pleine et entière des Palestiniens à l'ONU, a confirmé la présidence maltaise du Conseil. Une démarche qui apparait vouée à l'échec en raison de l'opposition des Etats-Unis.
Antonio Guterres s'est d'autre part inquiété de la "situation explosive en Cisjordanie occupée", appelant à la "désescalade" alors que "plus de 450 Palestiniens, dont 112 enfants" y ont été tués depuis le 7 octobre, "la majorité par les forces israéliennes lors de leurs opérations et lors d'échanges entre les forces israéliennes et des Palestiniens armés".
"D'autres ont été tués par des colons israéliens armés, parfois en présence des forces de sécurité israéliennes qui n'auraient rien fait pour empêcher ces morts", a-t-il déclaré, appelant "Israël à prendre des mesures immédiates pour mettre fin aux violences sans précédent des colons".
* Cet article a été modifié par Ahraminfo
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