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L'armée israélienne annonce le retrait de ses troupes du sud de la bande de Gaza

AFP , Dimanche, 07 avril 2024

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Les Palestiniens qui se sont réfugiés à Rafah quittent la ville pour retourner à Khan Yunis après qu’Israël ait retiré ses forces terrestres du sud de la bande de Gaza. Photo : AFP

L'armée israélienne a annoncé dimanche 7 avril le retrait de ses troupes du sud de la bande de Gaza, au 7e mois de la guerre dévastatrice à Gaza et le jour de la reprise attendue des négociations sur une trêve.

Israël est à "un pas de la victoire", a martelé le Premier ministre Benjamin Netanyahu, en prévenant qu'il n'y aurait pas de cessez-le-feu sans libération de tous les otages, à la réunion hebdomadaire du gouvernement à Jérusalem.

L'annonce surprise de l'armée intervient après six mois de conflit dans le territoire palestinien qui a coûté la vie à 33.175 personnes la plupart des civils, dont 38 ces dernières 24 heures, selon le ministère de la Santé du Gaza. Il a aussi provoqué une catastrophe humanitaire avec la majorité des 2,4 millions d'habitants menacés de famine selon l'ONU.

"Aujourd'hui, dimanche 7 avril, la 98e division de commandos de l'armée israélienne a terminé sa mission à Khan Younès. La division a quitté la bande de Gaza afin (...) de se préparer à de futures opérations", a déclaré l'armée dans un communiqué transmis à l'AFP. L'armée a précisé qu'une "force significative" continuerait à opérer dans le petit territoire palestinien au gré de ses besoins stratégiques.

"Une force significative menée par la 162e division et la brigade Nahal continue d'opérer dans la bande de Gaza pour garantir la liberté d'action de l'armée et sa capacité à conduire des opérations précises basées sur du renseignement", souligne son communiqué.

Les Palestiniens déplacés de Khan Younès - une partie seulement des déplacés - peuvent désormais retourner chez eux après avoir trouvé refuge à Rafah, plus au sud près de la frontière avec l'Egypte, selon ce militaire.

Selon des médias israéliens, l'ensemble des troupes ont quitté le sud de la bande de Gaza.

Le quotidien israélien Haaretz, citant un responsable militaire anonyme, a expliqué le retrait par le fait que l'armée y avait atteint ses objectifs en démantelant le Hamas à Khan Younès.

Retour de déplacés

Située à 3 km au sud de Rafah et transformée en champ de ruines par les bombardements israéliens, la ville de Khan Younès, la plus grande du sud du territoire, a été pendant des mois l'épicentre de la bataille entre les soldats et les combattants du Hamas.

A pied, en voiture ou sur des charrettes tirées par des ânes, des dizaines de Palestiniens réfugiés à Rafah ont pris le chemin du retour à Khan Younès, aussitôt après le retrait israélien précédé par des frappes sur les deux villes, selon des images de l'AFP.

L'annonce de l'armée a été faite le jour où une énième série de négociations indirectes entre le Hamas et Israël via les médiateurs internationaux -Etats-Unis, Qatar, Egypte, doit se tenir au Caire, après des appels pressants du président américain Joe Biden à les reprendre et à trouver un accord.

Sont présents ou attendus dimanche au Caire le chef de la CIA, Bill Burns, le chef des services secrets, David Barnea, le Premier ministre qatari Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani et une délégation du Hamas, selon le média égyptien progouvernemental Al-Qahera News.

Objectif: conclure un accord de trêve associée à des libérations d'otages en échange de prisonniers palestiniens et à une augmentation importante de l'aide humanitaire à la population palestinienne.

Samedi, le Hamas a dit qu'il ne renoncerait pas à ses exigences pour un accord: "un cessez-le-feu complet", un retrait israélien de Gaza, un retour des déplacés, et un "sérieux" accord d'échange d'otages et de prisonniers palestiniens.

Il n'était pas possible dans l'immédiat d'avoir une réaction du mouvement islamiste au retrait israélien.

Une seule trêve a eu lieu depuis le début de la guerre, et elle a permis fin novembre la libération d'une centaine d'otages en échange de détenus palestiniens et l'entrée de davantage d'aides à Gaza où la population vit "l'enfer sur terre" selon l'ONU.

A Rafah, menacée d'une offensive terrestre israélienne et où s'entassent près de 1,5 million de Palestiniens, en majorité des déplacés, des mendiants sont vus sur un marché, au côté d'enfants vendant des conserves et des légumes, dont l'un montrant un seul sac de légumes surgelés qu'il peine à vendre.

 Quel que soit le prix

Alors que les aides acheminées par voie terrestre via l'Egypte, sont strictement contrôlées par Israël et arrivent au compte-gouttes, des camions d'aides sont entrés dimanche à Rafah, alors que des aides médicales de l'ONU sont parvenues au complexe médical Kamal Adwan à Beit Lahia dans le nord.

Mais ces aides demeurent largement insuffisantes.

Considéré comme un groupe terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne, le Hamas a pris en 2007 le pouvoir à Gaza, deux ans après le retrait d'Israël du territoire pauvre et surpeuplé qu'il a occupé pendant 38 ans. Avant le siège total imposé le 9 octobre, Israël soumettait le territoire palestinien à un blocus depuis 2007.

Khan Younès, grande ville du sud de Gaza, a été des mois durant le théâtre d'incessantes frappes aériennes et d'intenses combats de l'armée israélienne.

L'attention se porte désormais sur Rafah où, malgré l'inquiétude de nombreuses capitales étrangères, Israël s'est dit déterminé à engager une offensive terrestre alors que plus de 1,5 million de Gazaouis y ont trouvé refuge.

Au moins 33.175 personnes, en majorité des femmes et des enfants, ont été tuées dans la la guerre israélienne, selon le ministère de la Santé de Gaza.

*Article modifié par Ahraminfo

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