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La guerre à Gaza entre dans son septième mois, les négociateurs attendus au Caire

AFP , Dimanche, 07 avril 2024

Les négociateurs des Etats-Unis, d'Egypte, du Qatar, d'Israël et du Hamas se retrouvent au Caire pour une énième tentative de parvenir à une trêve associée à une libération d'otage.

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les raids aériennes israéliennes planent toujours sur la bande de Gaza, vue du sud d’Israël. Photo : AP

La guerre dévastatrice dans la bande de Gaza entre dimanche 7 avril dans son septième mois, le jour où les négociateurs des Etats-Unis, d'Egypte, du Qatar, d'Israël et du Hamas se retrouvent au Caire pour une énième tentative de parvenir à une trêve associée à une libération d'otages.

Déclenchée depuis le 7 octobre 2023, l'offensive israélienne contre Gaza ne connaît aucun répit. Elle a fait 33.137 morts, pour la plupart des civils, selon le ministère de la Santé à Gaza, et provoqué un désastre humanitaire avec la majorité des 2,4 millions d'habitants menacés de famine, d'après l'ONU.

Selon des médias américains, le chef de la CIA, Bill Burns, est ce week-end au Caire pour rencontrer le chef du Mossad israélien, David Barnea, ainsi que des responsables égyptiens et qataris. La Maison Blanche a confirmé des pourparlers.

Des délégations israéliennes et du Hamas se rendront dimanche dans la capitale égyptienne, aux côtés de Burns et du ministre qatari des Affaires étrangères, a indiqué samedi le média égyptien  Al-Qahera News.

Le président américain Joe Biden a appelé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu "à conclure un accord sur les otages. Il a aussi demandé au Qatar et à l'Egypte, les médiateurs avec les Etats-Unis, "d'obtenir du Hamas qu'il s'engage à accepter un accord", selon un haut responsable américain sous couvert d'anonymat.

Le Hamas, qui a confirmé le départ de sa délégation au Caire dimanche, a affirmé samedi qu'il ne renoncerait pas à ses exigences pour une trêve, dont "un cessez-le-feu complet", un retrait israélien de Gaza, un retour des déplacés, et un "sérieux" accord d'échange d'otages et de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Après une trêve d'une semaine fin novembre qui a permis la libération d'une centaine d'otages en échange de détenus palestiniens, plusieurs séries de négociations indirectes entre les protagonistes, via les médiateurs, ont eu lieu pour un nouveau cessez-le-feu. En vain.

Israël et le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, se renvoient la responsabilité du blocage.

Le gouvernement israélien se dit déterminé à poursuivre la guerre jusqu'à "l'élimination du Hamas".

Le Premier ministre fait face à des pressions accrues en Israël. Samedi soir, une large mobilisation anti-Netanyahu a eu lieu à Tel-Aviv et dans d'autres localités israéliennes pour réclamer sa démission, des élections législatives anticipées et un accord sur les otages, se trouvant depuis "six mois en enfer", pouvait-on lire sur une pancarte.

Le président israélien, Issac Herzog, a déclaré samedi que l'armée se battait, dans une "guerre "difficile", pour ramener tous les otages.

En outre, le chef de l'opposition israélienne, Yaïr Lapid, est parti samedi pour Washington où il va rencontrer de hauts dirigeants américains, sur fond de tensions au sujet de la conduite de la guerre par Netanyahu.

Tout a été détruit

Depuis le 7 octobre 2023, l'armée israélienne a lancé une campagne de bombardements aériens intenses sur la bande de Gaza, suivie d'une offensive terrestre qui lui a permis de progresser dans le territoire dévasté qu'elle assiège depuis le 9 octobre.

A Rafah (sud), s'entassent près de 1,5 million de Palestiniens, en majorité des déplacés, qui craignent, en plus des bombardements, une offensive terrestre voulue par Netanyahu pour qui cette ville est le "dernier grand bastion du Hamas". Une offensive à laquelle s'oppose son allié américain.

"Tout a été détruit", se lamente Siham Achour, 50 ans, qui a trouvé refuge dans une tente de Rafah après avoir fui Khan Younès.

Le gouvernement Netanyahu subit de fortes pressions internationales pour laisser entrer davantage d'aide à Gaza, surtout après la mort lundi d'humanitaires de World Center Kitchen (WCK) --un Palestinien, trois Britanniques, une Australienne, un Polonais et un Américano-Canadien --, tués par un drone israélien.

Guerre contre l'humanité

"Le Royaume-Uni tout entier est choqué par le bain de sang et consterné par le meurtre de braves héros britanniques qui apportaient de la nourriture à ceux qui en avaient besoin", a déploré samedi le Premier ministre britannique Rishi Sunak. "Cette terrible guerre doit cesser. Les otages doivent être libérés. L'aide (...) doit affluer", a-t-il ajouté.

"Cela fait six mois que (l'armée israélienne) vise tout ce qui a l'air de bouger. Cela ne ressemble pas à une guerre contre la terreur, cela ne ressemble plus à une guerre pour défendre Israël. A ce stade, cela ressemble vraiment à une guerre contre l'humanité en soi", a déclaré sur la chaîne ABC le fondateur de WCK, le chef américano-espagnol José Andrés.

Le gouvernement australien a annoncé la nomination d'un conseiller spécial pour collaborer avec l'enquête israélienne sur ce drame.

Contrôlée strictement par Israël, l'aide, venant principalement d'Egypte, entre au compte-gouttes via le passage de Karm Abou Salem entre le territoire israélien et le sud de Gaza.

Vendredi, Israël a annoncé prévoir l'ouverture "temporaire" d'autres points de passage pour acheminer l'aide, ainsi qu'une "augmentation de l'aide par Karm Abou Salem ". Des mesures jugées "insuffisantes" par l'ONU.

La guerre a des répercussions à la frontière entre le Liban et Israël, où l'armée israélienne échange quotidiennement des tirs avec le Hezbollah libanais.

Dimanche, l'armée israélienne a confirmé avoir mené des frappes dans l'est du Liban, visant des sites du Hezbollah en riposte à la destruction d'un de ses drones par ce mouvement samedi au-dessus du Liban. La Défense civile libanaise n'a pas fait état de victimes.

*Article mondifié par Ahraminfo

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